Saturday Night Fever [PV Julian & Satinka] [Terminé]

Nuit. Il faisait nuit noire dehors, la faible lueur tremblotante des étoiles qui scintillaient dans le ciel et la clarté de la Lune ne suffisaient pas à percer les méandres des ténèbres du parc de l'institut Charles Xavier. Adossé à la fenêtre de sa chambre silencieuse, les lumières éteintes, un jeune homme observait le bruissement invisible des feuilles dans les ombres des arbres, bercés par une brise timide qui n'en était pourtant pas moins fraîche. A vrai dire, on remarquait clairement maintenant que les chaudes nuits d'été du mois de juillet et d'août avaient laissé la place à un septembre qui promettait un retour plus significatif de la pluie. A mesure que la rotation de la Terre se modifiait, elle les emmenait petit à petit vers les couleurs flamboyantes de l'automne et la morsure ardente du froid de l'hiver. Oui, décidément, les vacances d'été ne devenaient plus qu'un souvenir qu'on évoquait pour se réchauffer chaleureusement le temps de quelques instants.

Julian attendait, immobile. Il observait la lente progression du cycle des étoiles dans le ciel et seul le bruit régulier et doux de la respiration un peu forte de la personne avec qui il partageait sa chambre venait troubler le silence. Doucement, imperceptiblement. Le sommeil avait au moins déjà fait une victime ici. Un léger sourire se dessinait sur les lèvres de Julian. Lui n'avait pas l'intention de dormir, oh non. Respecter le couvre feu scandaleusement tôt qu'on leur imposait n'était pas véritablement dans ses habitudes. A vrai dire, respecter un règlement non plus. Il avait toujours été comme ça, au grand dam de ses parents. Peut-être cela changera-t-il avec le temps, peut-être pas. En tout cas, ce soir, Julian allait se faire un malin plaisir à transgresser une des multiples règles inutiles de cet institut qu'il avait rejoint depuis quelques semaines maintenant. Oui, il était l'heure. La montre qu'il portait au poignet indiquait 23 heures 10, la soirée allait pouvoir commencer. L'institut s'était assoupi et même si tout le monde ne dormait pas encore il n'y avait presque plus personne dans les couloirs. De toutes manières Julian n'allait pas passer par là, ça non. S'il rencontrait quelqu'un ce serait soit un X men soit un élève parti faire un raid dans la cuisine. Mais pourquoi prendre le risque alors qu'une autre solution s'imposait avec la clarté de l'évidence même ? Le jeune homme assit contre la fenêtre bougea légèrement. Ombre parmi les ombres, il plaça sa main devant la poignée qui actionnait l'ouverture de celle-ci. Une légère lueur verte émana du creux de sa paume et ses yeux devinrent luisant, tels deux lucioles brillant d'une lueur mourrante dans la nuit tandis que, doucement, avec précaution, la poignée nimbée d'un halo vert tourna toute seule dans le vide. Silencieusement. Puis, d'une simple pulsion mentale, les deux battants de la fenêtre s'ouvrirent sans un bruit vers l'intérieur, laissant pénétrer le froid du vent dans la pièce. Julian se redressa et, orientant la paume de sa main vers le haut, ce fut lui que le halo enveloppa doucement, encore moins lumineux qu'une veilleuse de chambre d'enfant. Il s'éleva verticalement de quelques dizaines de centimètres, prenant bien garde au plafond et à ne pas faire de bruit. Il sortit dans la fraîcheur de la nuit, tel un fantôme glissant silencieusement dans le vide. Se concentrant un instant, la fenêtre se referma derrière lui. L'autre élève qui dormait là sembla frémir un instant dans son sommeil, mais ne se réveilla pas. Un sourire triomphant apparut alors sur le visage de Julian, il était temps d'aller explorer un peu le monde de la nuit...




Le centre ville était en effervescence ce soir là, Saturday Night Fever oblige. Beaucoup de monde était de sortie. Des étudiants pour la plupart, bien sûr, mais aussi beaucoup de couples et de groupes d'amis qui profitaient des dernières nuits que l'on pouvait encore passer dehors sans avoir trop froid. L'animation était partout, des bars proposaient ici et là des concerts de jazz, rock ou toute autre musique qui pouvait attirer des clients et égayer leur soirée. L'humeur était à la fête et cela se sentait dans l'air, se voyait sur le visage des gens. Une bière entre amis ici, un tendre moment de couple passé dans la rue par là, le tout dans une ambiance particulière, où les rues que l'on connaissait si bien la journée changeaient d'apparence la nuit, sous la pâle lueur jaunâtre de l'éclairage publique. Oh bien sûr, il ne faisait pas forcément bon de traîner seul à cet heure-ci un peu à l'écart. C'était tenter le diable que de rentrer chez soi tout seul, d'autant plus avec un petit coup dans le nez. La nuit était aussi le repaire de racailles qui n'hésitaient pas à chercher des embrouilles pour troubler l'ordre publique. Cependant Julian ne s'en faisait pas. Il avait toute confiance en son pouvoir et - même s'il n'attaquait pas quelqu'un sans raison avec - qu'ils essaient de s'en prendre à lui, ils verront bien assez tôt leur erreur.

Passant devant plus d'une boîte de nuit, il regretta maintenant de ne pas avoir décidé de faire le mur avec quelqu'un d'autre. Seul il pouvait s'éclater bien sûr, mais à deux c'était tellement mieux. Une bonne bière entre potes avant d'aller se déhancher sur la piste du dancefloor c'était toujours marrant, même si Julian préférait quand même les soirées étudiantes entre amis où presque tout le monde se connaissait. Mais étant interne à l'institut Xavier, il ne pouvait pas vraiment faire ça, oh non. En plus les élèves n'avaient même pas le droit à une bière de temps en temps, qu'est-ce que ça pouvait être ringard un règlement. Il se dit qu'il devrait bientôt régler ce problème comme il réglait celui du couvre feu.

Julian choisit alors de rentrer dans une boîte de nuit qui avait l'air d'avoir du succès. Ca va qu'il s'était habillé un minimum pour ne pas se faire jeter par les gorilles de l'entrée. De toutes manières, qu'ils essaient, ils verront bien. Il y rentra donc, sans problèmes particuliers, et s'avança dans la chaude atmosphère ou régnait une ambiance de folie. La chaleur incitait la consommation de ce qui n'était sûrement pas de l'eau et vu le prix des consommations Julian se disait qu'il avait de la chance d'avoir des parents riches à outrance. Il prit donc ses repères, plongeant dans la masse de la foule en délire sur laquelle on envoyait un son d'une puissance à en faire craquer les tympans. La musique donnait envie de se déchaîner tandis que le DJ mixait pour le plus grand plaisir de ses fans. Il y avait du monde ce soir et pour une fois que Julian pouvait en profiter sans la surveillance constante et agaçante dont ils faisaient sans cesse preuve à l'institut, il n'allait pas s'en priver. Et tandis qu'il s'avançait en direction du dancefloor, il ne manqua pas de remarquer avec un certain intérêt que beaucoup de jolies jeunes étudiantes étaient de sortie ce soir...

Les enceintes hurlaient un son techno, pop ou RnB, mêlée au dernier tube de Martin Solveig et le DJ enchaînait les disques sur sa platine sans s'arrêter. Le milieu de la nuit approchait et c'était l'effervescence dans la boîte du club. Il y avait de tout, du dragueur lourdeau qui se faisait jeter en cinq minutes, des bandes d'amis qui se déchaînaient après avoir bu un petit coup, de jolies célibataires à la recherche, peut-être, de quelqu'un et des gens comme Julian qui profitaient de la musique. Il exultait et pensait à l'institut qu'il avait quitté plus tôt dans la soirée. Quelle bande de nazes ! Leur couvre feu était vraiment débile quand même. Il avait 20 ans, ce n'était plus un gamin. Bon, dans l'état de New York la majorité était à 21 mais franchement qu'est-ce que cela pouvait bien changer hein ? Cette règle débile était bonne pour les élèves de douze ans qui arrivaient et ne maîtrisaient pas du tout leurs dons, pas pour Hellion. Julian maîtrisait bien son pouvoir, il était grand et vacciné et n'avait pas besoin d'une personne pour le surveiller. Et s'il fallait qu'il fasse le mur pour échapper à cette surveillance étouffante des X Men à chaque fois, il n'hésiterait pas ! C'était un institut, pas une prison. En même temps passer par la fenêtre était un bon plan en y repensant.

Julian fit un tour près du bar, autant se mettre en condition tout de suite. Il ne le réalisait que maintenant mais depuis ces quelques semaines qu'il était à l'institut il n'avait pas eu l'occasion de sortir le soir. Ca lui manquait ces soirées de délires avec ses amis, comme quand il était encore à Los Angeles avant cet été. Ah, pour sûr, c'était le bon temps. Jetant un bref coup d'oeil sur la carte des consommations, Julian commanda un shooter que le barman lui servit quelques instant plus tard. Combien de temps depuis la dernière fois qu'il avait bu comme un trou à une soirée étudiante ? Les vacances d'été étaient décidément un véritable trou financier pour les marchands de bière. Mais bon attention hein, Julian n'est pas non plus du genre à se mettre une mine lorsqu'il est tout seul. Le jeune homme tendit la monnaie au barman et se rendit compte qu'il avait bien fait de prendre sa carte bleue et de retirer des sous avant d'entrer. Ils devaient faire fortune ici, peut-être devait-il tenter de monter son propre club lui aussi ? Il vida cul sec son verre et l'alcool lui réchauffa le gosier, déjà bien asséché par l'atmosphère électrique de la boîte. Les gens étaient déchaînés et dansaient au milieu des lumières et des lasers multicolors. Les flashs des stroboscopes donnaient une impression saccadée aux mouvements des gens et les néons de lumière bleue faisaient ressortir tout ce qui était blanc, donc la chemise d'Hellion. Hop, ni une ni deux, autant continuer sur sa lancée. il commanda la même chose au barman et fit une fois de plus cul sec. Il cligna un instant des yeux. C'est que ce n'était pas de la piquette ce machin là ! N'ayant pas mangé avant, ça allait vite lui monter au cerveau.

Il sourit et délaissa le bar pour se diriger vers la piste de dance. Il était chaud patate pour faire des folies de son corps ce soir ! Il se mêla à la foule en prenant le rythme général qu'imposait la musique. Maintenant c'était au tour de Daft Punk de passer à la sauce du DJ et Julian hurla sa fureur comme les autres. Il se déhancha sur un rythme électronique alors que la salle s'embrasait dans la folie de la nuit. Au gré des mouvements de la foule et de ses pas de danse il se rapprocha du centre du dancefloor, devant le DJ. L'alccol faisait déjà son effet et, comment dire, oui, le Hellion était déjà un peu pompète. Bon, ce n'était pas ça qui allait l'arrêter pour le moment. Levant les yeux vers les divines créatures qui offraient un spectacle sensuel pour le plus grand plaisir de tout les hommes présents dans la salle, il croisa un regard aux yeux verts tendres qu'il reconnu aussitôt. Satinka !

Hellion ouvrit grand les yeux d'une agréable surprise. Elle dansait sur un plot et offrait le spectacle incroyable d'une danse sensuelle et affriolante qui mettait son corps en valeur. Chacun de ses pas était composé avec la perfection de quelqu'un qui ressent le rythme jusque dans dans sa peau et qui ne fait plus qu'un avec la musique. Julian fut scotché sur place. Il n'avait encore jamais vu cette facette de la personnalité de Satinka et il se dit qu'en fin de compte il n'était sûrement pas le seul à faire le mur la nuit. D'un geste, elle l'invita à monter surle plot avec elle pour danser. Elle avait un petit quelque chose d'incroyablement séducteur ce soir. Peut-être sa tenue de danse, ses mèches de cheveux aux délicats reflets violets ou bien encore cette mystérieuse et envoûtante couleur verte dans le regard.

Julian ne se le fit pas dire deux fois. Il vit bien la lueur d'envie dans le regard de certains à côté de lui et sourit. Et oui messieurs, faites place au grand Hellion ! Bon, les performances de danse de Julian sur un plot n'étaient peut-être pas aussi avancées que celle de Satinka mais il se débrouillait quand même. Alors, devant tout le monde, ils dansèrent l'un avec l'autre, se tournant autour dans un jeu de séduction qui devait en rendre jaloux plus d'un. Julian était le seul à être monté sur un plot avec une danseuse et il s'éclatait. Il se laissa aller au rythme de Satinka, suivant ses pas, plongeant presque en trance dans la musique et l'ambiance de la boîte de nuit. Plus rien d'autre ne comptait, le monde autour d'eux n'existait plus. Seul était présente en face de lui Satinka, de plus en plus près. Ils s'attiraient et s'éloignaient, se frôlant de plus en plus. Julian se rapprocha et passa son bras autour de la taille de sa partenaire, elle dansait divinement bien. C'était une véritable déesse de la nuit, elle était belle et elle resplendissait dans cette danse de minuit.

Si jamais Emma Frost venait à apprendre ça...

Il ne l'avait jamais vu comme ça, presque en transe, plongée dans l'oubli de la danse et voguant sur le rythme éternel et hypnotique de la musique. Le son jouait dans leurs esprits comme le vent souffle dans les arbres, agitant leurs corps dans cette danse de séduction, envoûtant les sens le temps de ces quelques pas, qui durèrent une éternité. Tout oublier, tout laisser tomber. Plus rien d'autre ne comptait désormais. Ils étaient perdus dans un océan de frénésie sensuelle et voluptueuse, charnelle, presque animale. Et ils dansent l'un contre l'autre, protégés de tout le reste par leur chaleur rassurante, par leurs regards qui se noient dans cet infini mystérieux. Les lèvres de Satinka étaient fruitées, douces et parfumées. Il ne s'était pas attendu à cela, mais c'était venu si naturellement. Elle avait pris Julian dans ses filets, complètement sous le charme de la belle danseuse, tout son corps bouillant d'une chaleur frissonnante.

Mais, soudain, la voilà qui se dérobe, qui se détourne et s'enfuit, de sa démarche délicate et féline. Elle se retourne et lui offre son sourire magnifique, rayonnant de soleil comme pour mieux l'inviter à la suivre. Ça touche le cœur d'Hellion et le trouble en même temps. Combien de fois ces temps-ci l'avait-il vu sombre et perdue dans ses pensées ? Nerveuse, tendue et frustrée ? Fragile. Oui, décidément cette soirée lui ferait du bien. Leur ferait du bien. Se plonger dans l'oubli des sens le temps d'apaiser leurs tourments, de les abandonner derrière eux pour - enfin - respirer sans ce poids écrasant qui se fait sentir depuis quelques temps. Et elle glisse alors doucement en arrière, portée par ces mains exaltées telle une déesse adulée des temps anciens. Julian aurait voulu dire non, lui tendre la main pour l'attraper doucement avant qu'elle ne tombe et se fasse happer par cette foule vorace et noire de monde mais déjà elle se redressait et s'éloignait doucement, de sa démarche féline et délicate, semblant accélérer s'il la rattrapait et l'attendre s'il la perdait. Toujours hors de portée, effleurée du bout des doigts, mais jamais saisie.

Jouant des coudes, il la rejoignit finalement au bar. Satinka commandait quelque chose et Julian, juste à côté, demanda la même consommation. Apparemment elle n'avait pas lésiné sur la dose et cela arracha fortement la gorge du jeune homme, pour son plus grand plaisir. Cela ne faisait pas si longtemps qu'il était là, mais déjà il sentait les terribles effets de cette substance nocive et destructrice qui s'infiltrait dans ses veines, altérant ses perceptions et son sens de la raison tandis que tout prenait une nouvelle dimension. Une sensation étrange l'envahit sur le moment. Oui, c'était l'alcool qui montait au cerveau et qui lui faisait tourner la tête. Il aurait presque eu envie de rire à l'instant, de rire de simplement être là et de partager ce moment avec Satinka. Ça faisait peu de temps qu'ils se connaissaient, mais Julian l'aimait beaucoup. Elle avait eu un peu de mal au début à s'intégrer parmi les autres élèves X, mais dès qu'il pouvait faire quelque chose pour qu'elle se sente bien il n'hésitait pas. En ce moment surtout, elle semblait perturbée plus que d'habitude, comme si quelque chose la tracassait. Lui même ne savait pas trop quoi faire pour lui redonner le sourire de temps en temps, pour la voir détendue. Alors la voir sourire maintenant était un véritable plaisir. C'était une Hellion en plus, ils faisaient partis de la même équipe. Quoi de plus normal alors que Julian se fasse du souci pour elle. Satinka était un peu comme une sœur qu'il aurait tenté de protéger contre ce qui pouvait l'atteindre et lui faire du mal. Elle pourrait toujours se reposer sur lui.

Julian n'avait pas remarqué le lourdeau alcoolisé qui en voulait à Satinka, mais ce qu'il ne manqua certainement pas ce fut la gifle phénoménale qu'elle lui lança. Elle claqua bien fort malgré l'infernal bruit de la discothèque et sa victime devint rouge de confusion, de honte et de colère. Satinka vint se réfugier près d'Hellion qui afficha aussitôt un air menaçant sur le visage. Il passa un bras autour de ses épaules en un signe évident de protection, personne ne pouvait lui faire quoi que ce soit, et encore moins devant lui. Satinka buvait encore quelque chose et, pendue à son coup, il l'entendit distinctement.

_" Mon chou, il m'a pincé les fesses."

Peut-être qu'en temps normal Julian n'aurait pas réagit aussi vite et aussi violemment, mais il n'était pas dans son état normal et cet enfoiré avait touché Satinka. On ne touchait pas aux Hellions d'Hellion ! Le mec en face de lui était aussi très énervé et vu l'expression de son visage il n'allait lui aussi pas faire dans la dentelle. Julian aurait juste pu lui mettre son poing dans la figure mais il tenait Satinka pour qu'on ne puisse pas lui faire de mal. Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines et il mit en marche toute la force de son énergie mentale lorsqu'il entendit l'autre hurler de colère.

_" Hey pétasse, tu sais ce qui va t'arriver là ? Tu... "

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il fut violemment écrasé et projeté en arrière par une formidable vague d'énergie verte provenant de Julian. Lui et Satinka étaient entourés d'un halo vert ardent, qui fumait à l'image de la colère du jeune homme. Une demi douzaine de personnes furent envoyées en même temps que celui qui avait parlé. c'était peut-être un peu excessif comme réaction mais le mec venait de faire ce que Julian détestait : qu'on s'en prenne à quelqu'un qu'il aimait. Comme ce jour où Beverly Hills et sa famille avait été attaqués par des mutants malveillants, il se mit dans une rage folle. des gens crièrent devant ces deux humains qui brillaient d'un vert encore plus intense que celui des projecteurs.

_" Et toi, tu sais ce qui arrive à ceux qui touchent aux Hellions d'Hellion !?"

Beaucoup de personnes commençaient à courir dans tous les sens, complètement paniquées. Certains restaient hagards à cause de l'alcool, d'autres étaient encore assez sains d'esprits pour quitter les lieux au plus vite. Les gens sur le dancefloor - tournés vers le DJ - n'avaient pas encore tous remarqué ce qu'il se passait avec la musique, les lumières et l'état second dans lequel ils se trouvaient. Le bar commença à luire d'un halo vert. Les verres, les tabourets, le barman, les bouteilles, tout le comptoir en fait. Julian ne partirait pas d'ici avant que cet enfoiré ne se soit ramassé tout ce bois sur sa tronche. Toutes ces choses s'élevèrent dans les airs tandis que le comptoir craquait horriblement sous la pression. Un mal de crâne spectaculaire promettait à Julian une bien mauvaise journée le lendemain, mais il s'en foutait. Un morceau énorme du bar se déchira et s'éleva tandis que le barman hurlait de terreur. Si personne n'arrêtait Julian, ça allait être un carnage pour le mec qui essayait de se relever, paralysé par la terreur...

Satinka semblait complètement à l'ouest, pleurant et riant en même temps dans cette espèce de transe alcoolisée qui la rendait toute joyeuse malgré son chagrin. Elle se dirigea vers l'homme sur lequel Hellion s'apprêtait à faire s'écraser la bonne centaine ou deux centaines de kilos de bois et de métal du comptoir. Une bonbonne de bière belge percée volait et envoyait un jet de brune avec force sur les gens à côté, les aspergeant de ce liquide ambré qui faisait tourner la tête de tant de personnes en ce moment. Les verres aussi, s'entrechoquaient, à moitié dérivant vers le plafond dans une trajectoire pas très sûre, comme si - à l'image d'Hellion - ils étaient bourrés eux aussi. Le barman lui essayait désespérément de se raccrocher à quelque chose pour revenir sur la terre ferme mais il était complètement horrifié. Horrifié, si Hellion l'avait vu ça l'aurait encore plus énervé. Bon okay, ce qu'il faisait n'était pas très cool en ce moment, mais ce n'étaient pas des monstres ! L'homme volant hurlait quelque chose en le pointant du doigt même si on entendait rien avec la musique et tout ce vacarme. Si quelqu'un avait eu le courage de se concentrer pour lire sur ses lèvres il aurait pu y lire le mot 'mutant', hurlé à s'en faire péter les cordes vocales. Un drogué flottait juste à côté de lui, complètement défoncé, et trouvait cette expérience totalement space, souriant d'un air bête et absent.

Dans la boîte ils s'étaient enfin fait remarquer. Les gens sur le dancefloor dégageaient aussi vite que leur état le leur permettait - hormis une douzaine d'entre eux qui n'étaient plus en état de réagir, seulement de 'danser' sur la piste à la manières de zombies décérébrés - mais la plupart ne pouvaient pas sortir, une espèce d'homme entouré d'un éclat lumineux et vert se situait entre eux et la porte de sortie. Il y allait avoir un sacré grabuge, surtout dans un coin aussi confiné et rassemblant autant de monde ayant bu. Si ces gens étaient coincés, ils allaient se jeter sur lui. Oui, il ne faut pas s'attendre à une réaction sensée dans ces cas là. Surtout venant de la part de personnes du monde de la nuit, qui généralement n'étaient pas très nettes. Voyant Satinka rire à côté de l'homme étalé par terre il laissa tomber l'idée de lui balancer le comptoir en plein tête, il ne voulait pas la toucher elle. Et puis ce n'était pas une bonne idée. S'il réglait ses problèmes avec ses poings il s'était toujours interdit de s'en prendre à un humain avec son pouvoir. Il n'aurait pas mieux valu qu'un Confrériste dans ce cas là. Et en tant qu'élève X il devait apprendre à se contrôler. Au grand soulagement du barman il laissa tout retomber par terre avec perte et fracas, énervé. Seule une bouteille avait survécue. Celle qui était dans la main de Satinka.

C'était le moment de partir mais la déesse de la nature semblait en avoir décidé autrement. Un pas devant l'autre, elle marchait sur le rythme d'une musique entraînante et lancinante, se faisant Reine dans le nimbe onirique de la lumière des projecteurs. Vision surnaturelle que celle d'une Dryade qui danse, de ce regard hypnotique, de cette démarche souple et voluptueuse qui envoûtait l'esprit malgré le fracas précédent. Plus personne ne bougeait, tout le monde la regardait, l'admirait. Au milieu de la piste blanche, elle danse. Elle danse pour se sentir vivre, pour éprouver le monde et écouter le rythme de la Terre à laquelle elle donne vie. Au creux de chacun de ses pas naquît une pousse, fragile, délicate, que la force de la nature vivifiait, la rendant forte et résistante. Des fleurs à la beauté immortelle jaillissaient autour d'elle, en osmose avec le rythme qu'elle leur proposait. Le sol semblait onduler dans les ombres de la boîte de nuit tandis qu'ici où là une racine perçait et forçait l'ouvrage des Hommes, reprenant possession de ce qui leur était dû. La jungle s'invitait chez les humains dans toute son incroyable splendeur, simple, naturelle, touchante. Délicate. Il ne manquait plus que les nappes d'humidité moites et étouffantes et les cris des singes exotiques pour se croire en Amazonie.

Dans un état second - tout comme lui à vrai dire - elle revint vers Hellion, riant de son œuvre, de se retrouver dans son élément. Les gens autour d'eux étaient choqués, hagards et s'étaient rués à travers la sortie de secours, les fenêtres des toilettes, la sortie de derrière dans la partie privée ou par l'entrée. Elle l'embrassa à nouveau, et lui fit tourner la tête. Son regard vert était comme le sien et il aurait juré qu'elle essayait de l'hypnotiser. Il lui rendit son baiser avec toute la fougue et la tendresse dont il était capable, sentant sa main parcourir la chaleur de son torse alors que lui même l'enlaçait dans le cou et le dos. Il aurait voulu faire durer ça encore plus longtemps, s'aventurer plus loin encore sur ce chemin instable et dangereux, mais ils furent interrompus par un individu bien mal venu et qui ne venait pas de se gêner. Était-il simplement fou ou bien aveugle ? Il n'avait donc pas vu ce qu'ils avaient provoqué à eux deux ? De la bière était répandue partout sur le sol, abreuvant les plantes qui s'en nourrissait avidement. Les hommes avec lesquels il avait joué au bowling tout à l'heure étaient fait prisonniers sous un enchevêtrement de lianes robustes et vertes.

_" Qu'est-ce qui se passe ici ? Je pourrais avoir vos papiers vous deux ? Vous m'avez l'air d'être trop jeunes, papa et maman savent que vous êtes ici ?"

*Hein ?*

Julian regarda le mec qui se tenait en face lui et qui sentait l'alcool à plein nez avec un air dubitatif, il se prenait pour qui lui ? Depuis quand il devait demander à papa et maman s'il pouvait sortir en boîte ? Il avait vingt ans quand même bon sang ! L'âge minimal pour ce genre de chose était de dix huit, est-ce qu'il avait franchement l'air d'un gosse hein ? Le jeune homme baissa les yeux et aperçu la plaque de police qui brillait à sa ceinture et qu'il tenait évidemment en évidence. Ah. Oui, effectivement. Julian avait du mal à réfléchir, l'esprit embrumé par l'alcool et un drôle de parfum envoûtant. Sûrement les fleurs pensait-il. Il n'avait rien à se reprocher de toutes manières. Hm, jetant un coup d'œil autour de lui il se rendit compte que peut être que si justement. En fait, s'il faisait un alcootest - et Satinka aussi - ils seraient tout les deux embarqués au poste. N'ayant pas atteint les vingt et un an de leur majorité la consommation d'alcool leur était interdite. Julian réalisa dans quel pétrin il serait si c'était Emma Frost qui devait venir le chercher en personne au poste de police pour le faire sortir. Il déglutit avec difficulté et c'est là qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas sa sacoche avec lui. Sa sacoche avec dedans - entre autres - quelque chose qui s'appelait peut-être carte d'identité et dont il avait besoin là maintenant tout de suite ? Il n'arrivait pas à réfléchir assez intelligemment pour construire une excuse qui soit potable. Il attendait bêtement comme une andouille, les yeux fixés sur le type en face de lui. Il ne fallait pas qu'il panique, ça serait encore pire. Mon dieu si les X Men devaient venir les chercher au poste ils étaient morts ! ce n'était même plus la peine qu'ils reviennent à l'institut. Tornade serait furieuse contre eux et et ... Il déglutit encore une fois.

_" Bon alors mon garçon il faut que je te fouille pour les trouver ces papiers ou t'es bien bourré et mineur comme j'le pense hein ?"

Une solution, vite ! Julian s'excusa de son absence et se pencha pour attraper un truc qui traînait au sol, plein de bière collante. La canette était à moitié défoncée mais - par miracle - elle avait tenu le coup. Elle devait avoir été sacrément secouée la pauvre. Oui, sacrément secouée... Il la tendit au flic devant lui - rapellez vous, Hellion est un peu alcoolisé à ce moment là - et la lui proposa avec un sourire pour tenter d'échapper à ses questions inquisitrices.

_" Une bière commissaire ?"

_" T'es fait comme un rat mon garçon !"

L'autre lui attrapa la main et lui mit d'un geste sec et assuré une menotte qu'il gardait toujours à portée. Julian entendit clairement le cliquetis métallique du cran de sécurité qui l'empêcherait de s'en défaire. Un autre mec voulait s'en prendre à Satinka. Hellion paniqua, à moitié pour lui, à moitié pour elle. Faisant péter la bière au nez du flic en exerçant une pression mentale sur la capsule, dont l'explosion fut assez réussie d'ailleurs, il la prévint de ce qu'il allait faire en hurlant.

_" On se barre !"

Il repoussa le flic en arrière d'une pensée violente et se jeta sur celui qui avait voulu demander à Satinka ses papiers. Il lui enfonça son épaule dans les côtes et attrapa la main de Satinka avant de courir comme un dératé à travers les plante de la jungle. Il n'arrivait pas à les franchir assez vite et juste derrière lui les autres membres de la brigade étaient à un poil seulement de l'attraper. Luisant d'une lumière verte, il embarqua Satinka par dessus son épaule et fonça à toute vitesse à travers les plantes. Il volait comme un dératé et ils faillirent se prendre le mur. Heureusement la sortie de secours était là et elle fut à moitié défoncée par le choc. Si d'autres policiers étaient postés dehors dans l'éventualité où quelqu'un tenterait de s'échapper par là, cela ne traversa même pas l'esprit d'Hellion qui fonça vers le ciel, vers la lumière. Il manqua se prendre le lampadaire, et continua son vol en zigzaguant. Il passa par dessus un pâté de maison mais il fut forcé de redescendre vers ce qui semblait être une sorte de parc, il ne savait pas trop. La douleur dans son crâne était trop violente et il se seraient écrasés s'il avait continué une minute de plus. Il déposa Satinka du mieux qu'il put sur l'herbe mouillée par la fraîcheur du soir et ne se soucia même pas de savoir si on l'avait vu arriver, sorte de météorite verte qui avait kidnappé une jeune femme. Il s'effondra à moitié sur la terre froide et se prit la tête dans les mains. Bon sang l'alcool ça n'allait pas avec la télékinésie. Il ferma les yeux et s'allongea dans l'herbe le temps de reprendre son souffle et de se calmer. Il venait de faire n'importe quoi bon sang ! Il leva une main et regarda ce qui le gênait : la menotte pendait toujours à son poignet. Tant pis, il l'enlèverait plus tard. Il avait trop mal au crâne pour le moment.

Julian avait un mal de crâne impossible. Il avait l'impression que le sol tournait, tournait, et que sa tête allait exploser dans une gerbe incontrôlée de cervelle à cause de cette foutue énergie mentale qu'il n'arrivait plus à garder sous contrôle. Ça lui faisait un mal de chien et il se dit que plus jamais, oh non plus jamais il ne recommencerait à voler en ayant bu, c'était trop atroce. En plus de ça il n'avait pas les idées très claires et son foie protestait face à tout cet alcool qu'il devait éliminer. Il aurait l'air malin s'il venait à vomir dans l'herbe, Satinka n'apprécierait pas. Tiens, d'ailleurs Satinka semblait ne pas pouvoir tenir debout elle aussi. Les cons, s'ils rentraient maintenant à l'institut ils n'allaient certainement pas être discrets. Julian voulait éviter de se faire choper par Logan en rentrant, surtout dans cet état là. Vomir sur le X Man serait la pire des catastrophe possibles. Ah non, peut être pas en fait. Après il y avait Emma Frost à affronter. Bah, une fois de plus ou une fois de moins... Julian en avait fait d'autres. Ah non, c'était la première boîte de nuit qu'il fracassait et transformait en jungle avec Satinka. Vive Hellion et ses Hellions n'est-ce pas ?

Satinka était là, tout près à côté de lui. Heureusement qu'elle était là pour rattraper ses bêtises. Elle prit sa tête entre ses mains et Julian se laissa aller, de toutes façons qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre hein ? Il sentit le contact chaleureux et rassurant de sa peau qui irradiait dans toute sa tête et son esprit redevint un peu plus clair. Du moins la douleur disparut et ne devint plus qu'une petite étincelle dans son crâne. Par contre il était toujours autant alcoolisé et pour son tournis il n'y avait pas grand chose à faire si ce n'est attendre qu'il passe. Bon sang quelle gueule de bois ils allaient se taper le lendemain matin ! Heureusement que c'était dimanche et qu'ils pourraient rester au lit ! Satinka s'appuya contre lui. Apparemment elle avait réussi à garder une des bouteilles du bar. C'est que la Satinka elle ne perd pas le nord dis donc ! Julian essaya de la réchauffer un peu, on aurait dit qu'elle tremblait. En même temps lui aussi tremblait presque. Ses gestes n'étaient pas sûrs et il ne pouvait pas coordonner ses mouvements comme il le voulait. Il avait toujours un temps de retard dans ses réactions, étrange.

_" J’veux pas rester toute seule… Tu reste avec moi ce soir, je t’en prie."

La voix de Satinka était bizarre. Peut-être était-ce lui qui était complètement bourré, elle qui avait trop bu ou bien tout simplement les deux en même temps. Il la serra fort contre lui pour la réchauffer et la protéger. De quoi il ne savait pas trop encore mais il était là et il n'allait pas la laisser tomber maintenant.

_" J’ai froid. Rentrons… Ensemble ?"

Julian ne remarqua même pas à quel jeu dangereux ils jouaient à se tourner ainsi autour. Ils risqueraient de le regretter s'ils ne faisaient pas attention. Hellion se releva tant bien que mal et aida Satinka à faire de même. Le sang lui monta à la tête et il eut le tournis un instant. Il soupira et - s'appuyant sur son amie et elle sur lui - ils entreprirent de quitter le parc. Oui, il faisait froid ici, elle avait raison. Et ils étaient mouillés à cause de l'humidité de l'herbe sur laquelle ils s'étaient étalés. Avec un peu de mal ils trouvèrent la sortie du parc, croisant ici ou là quelques drogués complètement défoncés qui dormaient dans l'herbe. Si ce n'était le petit feu de camp qu'ils avaient installé illégalement, et qui brûlait encore un peu, faiblement, on aurait très bien pu croire qu'ils étaient morts depuis trois jours. décidément les drogués et les alcooliques n'étaient pas des personnes très fréquentables pensait Hellion.

Une nouvelle fois parvenus dans une des rues du centre ville, le jeune homme n'eut même pas la jugeote d'éviter de repasser devant la boîte de nuit qui s'était transformée en jungle. Heureusement il prit la direction opposée, emmenant avec lui Satinka. Une sirène hurlait dans la nuit, des flics sûrement, ou bien encore des ambulanciers venus récupérer tout ce monde endormi comme par magie. Il y avait beaucoup de monde dans les rues, encore à cette heure-ci. Beaucoup de boîte battait leur plein mais Julian n'était plus d'humeur à y aller. Il se sentait trop faible et éthylique pour ça. Et surtout Satinka lui avait demandé de rentrer, alors ils allaient rentrer. Où ? Ca il ne le savait pas encore mais ils allaient bien finir par trouver. En tout cas, si une chose restait claire dans son esprit, c'est bien que, l'institut, ils pouvaient oublier pour ce soir. Ah si tiens, là, un espèce de motel mal fréquenté et connu pour sa mauvaise réputation. Ils pouvaient aller là, Julian avait sa carte de crédit pour payer et ils n'auraient qu'à demander discrètement une chambre pour deux personnes. Aller hop ! c'était décidé. Il entraîna Satinka à sa suite, la pauvre semblait complètement gaga, sonnée par l'alcool et ne devait plus vraiment trop savoir ce qu'elle faisait. Comme lui, en fait. Le motel était mal éclairé et Hellion en poussa la porte en titubant quelque peu. Il tenta de reprendre une certaine contenance avant de se présenter devant la personne qui était de garde, une femme. Elle dormait, la con. Julian tapa un grand coup sur le comptoir de bois avec sa main droite, criant bien fort.

_" B'soir madame !"

La menotte claqua clairement dans le silence du hall et Julian eut la présence d'esprit de la cacher derrière son dos alors, qu'elle se redressait avec surprise, comme prise sur le fait.

_" Une seule chambre ?"

Sa voix était pâteuse. Elle avait vraiment une sale tronche. Une tête à se foutre d'elle royalement en réalité.

_" Certifié et approuvé par Ouistiti, le titi qui dit oui-oui à ceux qui font nan-nan et qui fait pan-pan à ceux qui montrent leur cu-cu à tous les nonos !"

Et voilà ! Bonsoir madame tronche de cake ! Bien sûr que oui une seule chambre, il n'allait pas en demander deux tout de même ! Ses prix étaient horriblement élevés - du moins d'après le jugement qu'il n'était pas en état de porter. Il lui fit vite comprendre ce qu'il voulait et paya avec sa carte bleue. Ce n'était vraiment pas évident de tout faire de sa main gauche en plus de tenir Satinka en place pour lui éviter de faire des bêtises, le tout sans montrer qu'il avait une menotte au poignet, ce qu'il faillit faire deux ou trois fois au moins. Et la réceptionniste vraiment pas douée... Une fois la clef en mains, après cinq minutes d'attente, ils montèrent l'escalier menant à l'étage, manquant tomber une ou deux fois au moins...

« Il n’y aura aucune chambre de louée, aucune nuit de passée en dehors de l’institut, et aucun contact physique entre vous deux dans une chambre. Vous faites honte à l’institut Mr Keller, je vous conseille de laisser ici-bas vos élans de testostérone. Regardez ce que vous avez fait ! Miss Kishi, vous serez privée de sortie pendant une semaine, vue votre état proche de l’agonie, je ne pense pas que vous m’entendiez. Mr Keller, en tant que chef des Hellions, je devrais revoir votre place en tant que tel. J’aimerais avoir avec vous une petite discussion, tout à l’heure, dans votre chambre, si vous ne vous sentez pas trop fatigué ! Oh non, vous n’êtes pas fatigué, avec tout ce que vous vous êtes enfilé, vous avez encore l’envie de vous taper une jeune fille ? Pitoyable, il faudrait revoir l’ordre de vos priorités, mon cher. Descendez-moi ces escaliers, tout de suite ! » dit-elle d’une voix fracassante, comme si elle venait de signer leur arrêt de mort.

Emma était entrée en trombe dans le motel. Comment pensez-vous qu’elle n’eût pas détecté l’absence de ses élèves ? Même en dormant, elle était connectée à eux, et s’ils ne dormaient pas, elle ne dormait pas non plus. La Reine Blanche les avait suivis depuis le début, et maintenant, c’était fini pour eux. D’ailleurs, elle avait bien regardé tout ce qu’ils avaient fait dans cette boite, et ce n’était pas très joli joli. Bon, elle n’est pas resté à les regarder batifoler, se toucher,… Elle aussi elle avait eu le droit à sa part de plaisir. Bref, heureusement qu’elle portait un grand manteau blanc par-dessus sa guêpière et ses porte-jarretelles, mais ce n’était pas le thème de la discussion. Ils allaient en voir des vertes et des pas mures à l’institut, ça je vous le dit !!!