Soirée de boulot peu ordinaire.

Appartement de Stella: 08:34 p.m

Une tranche de jambon fumé (à la main s’il vous plaît) dans deux morceaux de pain, on ne peut pas appeler ça de la grande cuisine! Pourtant c’est le repas que ce préparait notre mutante préféré avant d’aller travailler. Passage à la salle de bain oblige, le seul projecteur du bar allait être braqué sur elle comme d’habitude, alors forcément. Un coup d’eye-liner sur les yeux de biche ambrée de la belle, et le tour est joué; juste avant d’enfiler son manteau long en cuir noir. Elle descendit en vitesse de son appartement au 4è étages, avant d’enfourché sa jolie moto de bicker. Noire, bien entendu. Pleins gaz, direction le bar, son lieu de travail. Pour une pianiste solitaire, rien de meilleur qu’un bar, remplit de névrosé de la vie pour s’adonner à un morceau de piano, mélancolique à souhait. Les routes étaient presque désertes, quelques bandes de jeunes trainaient dans les ruelles, une bouteille de bière enveloppée dans un sac à papier kraft. Un rictus se dessina sur les lèvres de la jeune femme, ses cheveux volant dans les airs, au rythme du moteur.

Bar de la ville: 08:50 p.m

Plus que quelques mètres et une soirée des plus moroses s’offrirait une fois de plus au Brasier. Une fois garée devant le bar, la moto de Stella indiquait: Entré libre. Les habitués du bar, ceux qui ne se faisaient pas jeter au bout de la demi-heure, sous l’emprise de l’alcool, restaient, non seulement pour ce saoulé convenablement, au mieux, prendre un croque-saumon, tout en écoutant le doux rythme de la belle mutante, qui laissait aller ses doigts sur le clavier.

Alors qu’elle terminait son cinquième morceau, sous quelques applaudissements admiratifs, elle s’offrait un petit verre de whisky. Un fond, avec deux glaçons. Stella secoua son verre en regardant le liquide ambré, de la même couleur que ses yeux. C’est comme si le tintement des glaçons avait fait attirer la clientèle. Bien que son pouvoir n’est que de contrôler le feu, Stella dégageait une espèce de charisme, qui attirait les gens vers elle. La clientèle se mettait en action à commander des sandwiches et autres mets simple mais variés, pendant que Stella sirotait silencieusement son verre. Quand un individu se posta à ses côtés, au comptoir. Il semblait intéressé par la jeune femme, mais elle mit du temps à s’apercevoir que la personne l’observait. Elle reposa délicatement son verre sur le comptoir, et leva ses magnifiques yeux vers cet inconnu. Sans un mot.

Hypnotisé, Liam observait fixement les doigts de la pianiste. Leur mouvement était gracieux et charmeur. Ils s’amusaient sur les touches, imposaient leur rythme. Ils bougeaient, inlassablement, créant des sons et des accords sans relâche. Une mélodie qui lui chatouillait l’oreille avec finesse, qui donnait naissance à des frissons tout le long de son échine. Il ferma donc les yeux et goûta à la musique avec délice. Il appréciait le talent de la musicienne et n’aurait pas hésité à l’acclamer s’ils avaient été seuls dans la pièce. Sa gêne le bloquait toutefois, mais il s’en moquait. Tant qu’elle continuerait à jouer, il serait heureux.

Il ouvrit ses paupières et dirigea son regard vers la montre qui ornait son poignet. 21 :00. Liam poussa un soupir et commanda un nouveau verre. Il attendait depuis une demi-heure et il n’avait toujours aucun signe de son potentiel embaucheur. Que faisait-il donc? Avait-il oublié le rendez-vous? Le jeune artiste croisa les doigts sous le comptoir du bar. Il espérait sincèrement que rien ne tombe à l’eau. En plus de l’intéresser grandement, le projet lui rapporterait une bonne somme d’argent. On ne disait jamais non à une bonne somme d’argent. On ne laissait jamais une bonne somme d’argent filer entre ses doigts sans combattre. Surtout lorsqu’on se trouvait dans sa situation. Âgé de 22 ans, il n’avait aucun diplôme professionnel. Il avait abandonné ses études et ne recevait plus de soutient financier de la part de ses parents. Il devait se débrouiller seul, en adulte responsable. Lorsqu’il avait entendu parler du projet d’un certain entrepreneur, il s’était tout de suite présenté à son bureau. S’il voulait ouvrir un nouveau club prestigieux, lui il était près à fournir toutes les œuvres d’art nécessaire. Il lui avait montré son porte folio et l’entrepreneur s’était tout de suite montré intéressé. Il lui avait donné rendez-vous dans un bar jazz, le soir même à 20 :30, pour parler budget, salaire et style recherché. Liam avait revêtu son seul habit, enfilé cravate et souliers propres. Anxieux, il s’était perdu dans le métro, avait trébuché sur le trottoir. Avec chance, il était arrivé pile à l’heure. Malheureusement, l’entrepreneur ne s’était jamais pointé. Bon, encore une demi-heure et il retournerait chez lui. Demain, il reviendrait à la charge et irait demander des explications au déserteur. Pour l’instant, il pouvait encore profiter de la musique et du pub qui s’était révélé fort sympathique (excepté les deux ou trop buveurs excessifs).

Liam dénoua sa cravate et la jeta sur le comptoir. Il but une nouvelle gorgée de son breuvage et jeta un coup d’œil autour de lui. Les gens semblaient un peu malheureux, à s’engorger d’alcool de la sorte. Malgré sa sonorité exquise, la musique avait aussi sa touche de nostalgie. En rien festive, l’ambiance du pub rappelait plutôt ce genre de soirée où l’on souhaitait noyer ses tracas en bonne compagnie. Une façon de se saouler dignement, en bref. Liam eu un pauvre sourire compatissant avant de diriger son attention, une nouvelle fois, sur la jolie pianiste. Il lui donnait une vingtaine d’année. Peut-être plus, peut-être moins… Il ne saurait le dire. N’empêche qu’un charme exhalait de sa personne, comme un doux poison qui venait vous obstruer les veines. Il vous donnait envie d’aller à sa rencontre, de l’observer sans cesse, d’entendre le son de sa voie. Le doux poison de la tentation, de l’attirance et de la sensualité. La discussion n’était pas son fort, alors le jeune artiste préférait continuer de l’observer en silence.

Le morceau s’acheva sur une note délicate qui résonna infiniment dans la salle. Liam ne put détacher le regard de la musicienne lorsqu’elle se leva pour rejoindre le bar où il siégeait. Elle s’assit à quelques bancs de lui et il se sentit étrangement attiré vers elle, comme un aimant. Il était si sensible aux charmes féminins, ça en était décourageant. Il hésita quelques instants mais l’alcool, déjà répandue dans son corps, eu raison de lui. Oubliant pour un instant sa nature introvertie, il se leva pour s’asseoir près d’elle. Il l’observa en catimini, se régalant du reflet des ses cheveux à la beauté simple de la courbe de son cou. Il resta pétrifié lorsqu’elle leva son regard ambré vers lui. De l’or liquide, nom de Dieu! Jamais il n’avait croisé pareille pupilles. Une onde brûlante lui parcourut l’échine. Il tenta d’articuler deux ou trois mots mais il ne sortit de sa bouche que quelques balbutiements disgracieux.

« J…Tu…Mmm…Très…»

Il toussota pour reprendre contenance. Il sentit le rouge lui monter aux joues. Il avait vraiment le don de se ridiculiser. Il secoua la tête avant d’esquisser un mouvement pour partir. Pas question qu’il ne s’embarrasse d’avantage!

[

Je vais jouer la gamine pendant un dizième de seconde: Kyyyyah!

]

Lorsque Stella leva son regard d’or vers l’individu, c’était comme si la fièvre qui habitait son corps depuis sa plus tendre enfance c’était exprimer en un hurlement de joie. Bien que la jeune mutante soit insensible aux hommes en générales, elle ne pu remarquer le charme absolue de ce jeune homme. Une cravate sur le comptoir?! Un VRP? Oh non pitié pas ça! Mais ne nous emballons pas, une cravate ne veut pas forcément dire jeune humain banal, marié quatre enfants. La jeune femme eu un sourire satisfait quand elle ne vit aucune alliance à l’annuaire des doigts du jeune homme. Le pauvre articula quelques mots, pas très concluant. Stella eu un petit rire très discret, avant de mettre une mèche de ses cheveux cuivrés derrière l’oreille. Esquissant un agréable sourire, dévoilant des dents d’un blanc assez éclatant, munies de canines plus ou moins pointues. Elle s’adressa au serveur, qui lui resservit un verre de whisky, et «la même chose pour le jeune homme» avait elle précisée.

Le bar était complètement tranquille, un couple installé dans les banquettes du fond, enlacés comme des anguilles, si bien qu’on avait du mal à distingué à qui était tels bras. Près de l’estrade ou se dressait le piano, sans musicien à présent (logique) se tenait un vieil homme, avec un capuchon de voyage, qui sirotait un verre de cognac. Sous le capuchon, qui sait ce qu’il y avait, un mutant peut être. Ce bar était dans un quartier principalement peuplé d’anciens élèves de l’institut Xavier, ou d’autre mutant qui travaillait dans la ville. Peut être que le jeune homme était un mutant! Mais Stella ne se posa même pas la question. Elle se saisit de son nouveau breuvage et le liquida d’un trait. Chez les humains normalement constitués, l’alcool avait pour effet de réchauffer l’ensemble de leurs organes. Chez Stella, l’effet était à légèrement différent. Il provoquait un agréable chatouillis dans l’estomac de la belle. Une fois le breuvage liquidé, les glaçons siégeant paresseusement dans le verre vide, Stella s’adressa au jeune homme, qui ne cessait de la regarder, comme si sa vie en dépendait:

" Mon morceau vous à plu? Pas courant un homme qui se met sur son trente et un pour se saouler, à moins que ce soit pour un rendez vous? Drôle d’endroit pour un rendez vous… Un bar désert, le plus souvent truffé de mutants… Excusez moi je ne me suis même pas présentée! Stella Galactica! Enchanté… A qui est je à faire ? "

Elle eu un sourire assez agréable. Tout du long où Stella avait tracé son monologue de sa jolie voix suave, le jeune homme n’avait pas quitté les yeux ambres de la jeune mutante, comme s’il s’attendait à ce que de l’or d’écoule de ses yeux. Ou était-il étonné que la jeune femme est prononcé le mot "mutant"?

Liam était prêt à partir mais il fut retenu par la voix de Stella qui commandait un breuvage pour un « jeune homme ». Il tourna timidement la tête vers elle et fut surpris de la voir l’observer. Ainsi, elle n’avait pas été dégoûtée par ses phrases sans sens? Elle l’invitait même à boire? Eh bien, pour une fois que ses tentatives de socialisation n’échouaient pas lamentablement, il allait en profiter. Il se rassit sur son siège et fixa à nouveau son attention sur la jeune femme. Ses yeux étaient irréellement magnifiques, mais loin de son piano, la demoiselle perdait une partie de son charme.

La voix de la pianiste lui caressa l’oreille et il en apprécia le timbre. Exotique, calme et doux. Un sourire en coin s’esquissa sur les lèvres du jeune mutant. Il ne put s’empêcher toutefois d’être ramené à la dure réalité par un seul et unique mot de la demoiselle : «mutant». Ainsi, ce pub serait l’endroit de rassemblement idéal pour les gens de… de…de son…de son espèce? Liam ne put empêcher la morsure froide de la terreur de s’emparer de son être. Il jeta un coup d’œil nerveux aux alentours. Il n’aimait pas les mutants, il voulait se tenir loin de ses semblables. Si jamais on venait à découvrir sa mutation, il n’aurait plus qu’à s’exiler loin de New York, cette ville si inspirante. Cette ville qui cachait mille et un trésors de beauté et de grâce.

Que la jeune femme prononce le mot maudit comme un mot bien ordinaire le couvrit de sueurs. Était-elle une sympathisante des anormaux ou pire encore, était-elle, elle-même, un mutant? Le regard qu’il posa sur elle changea du tout au tout. Il déglutit difficilement.

« Je m’appelle Carl Johnson, enchanté…»

Pourquoi ce mensonge sur son nom? Eh bien, si la jeune Stella était bien une mutante, il devait être sur ses gardes. Premièrement, faire tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle ne prenne conscience de sa mutation. Toutefois, la possibilité qu’elle devine n’était pas exclue. Alors, par la suite, il devait faire en sorte qu’elle ne soit jamais capable de le retracer.

« Truffé de mutants vous dites? Ces gens anormaux et complètement disjonctés? Ne me faites pas rire!Les gens ici n’ont certes pas de classe, mais de là à les traiter de mutants, vous y allez un peu fort.»

La peur lui déliait la langue. Il parlait comme il n’avait jamais parlé depuis longtemps. D’habitude, il se fermait dans son mutisme pour mieux apprécier les enchantements du monde et pour ne pas avoir à lutter contre sa gêne malicieuse. Néanmoins, ce soir, son instinct de survie prenait le dessus. Il devait l’induire en erreur, lui faire croire par tous les moyens qu’il n’était pas un mutant. S’il devait insulter ses semblables et bien, tant pis! Il le ferait quand même.

Il tenta un sourire rieur avant de s’emparer de son verre de Whisky et d’en boire une gorgée. La brûlure de la boisson lui érafla douloureusement la gorge. Il toussota. Ouais, pour ton image d’homme sûr de lui, c’est raté!

Carl?! Cet homme s’appelle Carl?! Stella eu du mal à déglutir. C’était une blague ou quoi?! Cet homme avait même prénom, le même nom de famille que son « père » adoptif. Celui qui l’avait aidé dans la vie. … Mais comment cet homme pouvait parler ainsi des mutants! Il était malade! Mais pourquoi certaines personnes ce mettait à haïr les mutants? D’accord, ce mot, mutant, était à l’origine de beaucoup de malheur, au sain même des mutants j’entends par la. Mais tout de même. Stella lui lança un regard doré assez perçant, histoire de lui faire changer de ton avec elle. Tim le patron du bar, un des seuls membres de la communauté humaine au courant de son pouvoir se racla bruyamment la gorge, se prenant un regard de Stella en pleine poire, assez froid, qui aurait pu se traduire pour un:

« Ferme la Tim! »

Mais ce n’était qu’intérieur bien sûr. Stella continua de regardé ses glaçons solitaires dans son verre, avant de voir s’écouler à l’intérieur à nouveau du whisky, verser par le bon patron de la jeune femme. Stella lui adressa un clin d’œil avant de boire le liquide ambré. Voyant notre anti mutant s’étouffer à moitié avec son verre, Stella étouffa un rire des plus adorables, pas moqueur, plutôt attendrit. Cet homme n’aimait pas les mutants mais il n’était pas obligé de savoir si elle en était une ou pas. Le problème, c’est que son regard de tout à l’heure avait tout dit. Elle était mutante? Mais elle n’utilisait pratiquement jamais ces pouvoirs, du moins depuis qu’elle avait quitté l’institut.

« Pourquoi haïr autant les mutants? Ils ne sont pas tous mauvais vous savez! M’enfin chacun son avis… »

Stella soupira, avant de se lever du tabouret du comptoir pour se rendre au piano, sous le seul projecteur de la scène. Elle adressa un signe de main au jeune homme. Il n’y avait personne au bar de toute façon, enfin presque.

« Ca vous dit de venir pianoter avec moi? »

Elle lui adressa un petit sourire des plus craquants et commença à jouer. Un morceau improvisé, qu’elle pondait comme ça, quand l’envie lui prenait. De jolies vibrations se faisaient sentir sur la scène, autour du piano. Le dénommé Carl aurait pu s’asseoir à côté de la jeune femme sur le banc face au piano.

Le sujet est-il abandonné ou terminé ?

Si dans une semaine, il n'y a pas des réponses, je l'envoies à la corbeille, si vous voulez le récupérer, envoyez moi un MP.

Merci d'avance.

» Parce que j'ai envie de donner du boulot xD
» Soirée tranquille ? || Eli
» Un soirée presque comme les autres. [libre]