Mes Milk Shake sont meilleurs que les tiens [Pv Sarah]

Aujourd'hui, c'était le début du week-end, quoi de mieux pour aller en ville et profiter du beau temps que la météo annonçait ? Et même s'il pleuvait, ce n'était pas de la petite pluie qui dérangerait le grand Chuck Campbell, qui n'avait peur de rien ! Une belle journée s'annonçait et il comptait bien en profiter loin des morveux de l'institut. Certes, son job lui laissait pas mal de libertés, en tant que Prof de Sport, enfin, demi prof de sport, puisqu'il devait partager la tâche avec Wolvychou, il avait pas mal de temps libre. En général, il occupait son temps libre en allant dans un bar, dans un concert, dans des endroits pas toujours très bien fréquentés, et de temps en temps, il bossait aussi comme animateur de colo, de centre aéré, mais aussi de concerts. En bref, il prenait tout petit boulot qui lui permettait d'être sur une scène ou devant un micro à déblatérer des âneries à longueur de temps. Et si vous verriez dans les concerts, le nombre de filles qui s'accrochaient à lui comme à une Rock Star, juste parce qu'il faisait partie du "Staff".

Aujourd'hui, il n'avait rien de spécial de prévu, il avait envie de changer un peu, lui qui se lassait souvent des choses routinières, il n'avait pas envie de retourner dans les mêmes bars, les mêmes évènements qu'à l'ordinaire. A peine réveillé, il sauta, enfin, plutôt en rampant hors de son lit pour s'extirper des bras de morphée, à croire qu'il en était tombé amoureux lui aussi. les yeux à demi-fermés, il avait fermé les volets, mais qu'est-ce qu'il pouvait faire jour ! Un coup d'oeil rapide sur son réveil lui indiqua qu'il était déjà 13h, c'était fou ce que les nuits étaient rapides, surtout quand on se couchait à 5h du mat' à cause d'une virée en boîte avec Julian Keller, et quelques autres de ses élèves favoris. En posant son oeil sur la table de nuit, il vit un petit mot sur du papier froissé, apparement, c'était son écriture.

Petit mot a écrit:: Va au Sunday Milk Shots, conseillé par Julian ce matin vers 3h, tu t'en rappelles peut-être plus, mais vas-y !
L'adresse est au dos, fais gaffe, Julian s'est un peu lâché sur ce mot.
PS de Julian : Tu m'en diras des nouvelles !

En effet, maintenant qu'il l'avait remarqué, de un, il se rappelait qu'il avait bien parlé d'un tel endroit avec Julian pendant la soirée, tandis que le reste était embrouillé dans un brouillard complet, mais il se rappelait aussi du moment ou Julian avait vomi toutes les Tequilas qu'il avait bu, s'essuyant avec ses mains, et touchant par la suite le mot, il en avait laissé un peu dessus. Tout ça paraissait tellement lointain pour Chuck, mais soit, il irait. Enfin, après s'être fait un cocktail anti-Gueule de bois, parce que là, il ne se sentait plus trop d'attaque.Il se dirigea alors vers la cuisine, à tâtons, s'aidant surtout de ses mains en les posant sur les murs pour éviter de tomber, les yeux toujours à demi-clos. Arrivé là-bas, il arracha le mixeur automatique des mains d'un élève, le posa sur la table et prépara sa mixture. Un peu de lait, un peu de glace, un peu de jus d'orange et surtout des oeufs ! Il aurait dû prévoir le coup en le préparant à l'avance, parce qu'en général comme il n'était pas aussi frais que les oeufs, il oubliait de casser la coquille de ceux-ci et la mixture en devenait d'autant plus incomestible qu'elle ne l'était déjà ! Il prit un verre et se servit alors de cette mixture épaisse et pleine de morceaux de coquille d'oeuf. Oh, et puis après tout, il paraissait que ce n'était pas si mauvais pour la santé ! Il se mit alors à la boire et après une grimace avala sa gorgée, avant de finir le verre d'une traite, cul sec ! Maintenant qu'il était réveillé, il était paré à y aller. Il remontadans sa chambre et prit ses habits, allait-il se changer maintenant ? Non ! Pas le temps, il se changerait en route ! Il prit ses clefs de bagnole sur la table de nuit et se dirigea vers le garage. Une fois arrivé, il se dirigea vers sa voiture, une assez belle voiture, bien qu'un peu vieille et sans classe. Il préféra alors se diriger vers celle de Julian, le pauvre avait pris une telle cuite qu'il avait oublié de retirer les clefs du contact. Et puis, prendre sa voiture était beaucoup trop risqué en cas d'accident, l'assurance de Julian couvrait plus de frais que la sienne, et en plus de ça, sa voiture avait la classe !

Il partit alors de Salem, en direction de New-York pour aller dans ce lieu appelé Sunday Milk Shots, afin de goûter ce qu'ils faisaient certainement des milk-shake, vu le nom. Arrivé sur place, il trouva un parking et y gara la voiture, même s'il avait très envie de la placer sur une place handicapée pour l'envoyer à la fourrière, il se retint, après tout, Julian était vraiment un handicapé et sa voiture devait être connue des services de police. Il traversa plusieures rues avant d'arriver au dit bar. De l'extérieur la facade était peinte en blanc, avec des tâches noires, si il n'y avait pas eu de fenêtres et un store couvrant la terrasse, on aurait cru avoir affaire à une vache en forme de maison. A l'entrée, des néons écrivaient "Sunday Milk Shots" au dessus de la porte, mais Chuck se doutait déjà qu'il était au bon endroit. Il arriva sur la terrasse et à peine fut-il installé il consulta la carte des boissons au bruit de la cloche qui sonnait à chaque entrée d'un petit "dong". Il y avait les habituels alcools, bière, et compagnie, mais Chuck n'avait pas l'âme à boire de l'alcool, il y avait aussi des sodas, jus d'orange, mais Chuck ne venait pas ici pour boire un soda, mais plutôt un milk-shake. Il regarda la page entière consacrée aux milk-shakes et vit alors le milk-shake à la liqueur de banane, non merci, à la bière, sans façons, et le irish coffee milk-shake qui ne lui inspirait qu'une grande nausée. Une serveuse s'approcha alors de lui, toute vêtue d'un uniforme au couleurs des vaches, et avec un chapeau de cow-boy des mêmes couleurs.

"Je vous sers quelque chose ?"

"Euh je crois que c'est pour ça que je suis venu ici, j'étais pas encore au courant qu'ils avaient embauché des serveuse aussi jolies, vous me conseillez quoi ?"

"Je vous conseillerais le Sunday Milk-Shot spécial, c'est un milk-shake à base de banane, fraise, et chaque jour, le chef change de..."

"Alors allons-y pour le spécial..machin là !"

"Sunday Milk Shot spécial ?"

"Oui, c'est ça !"

Il ne lui fallut pas attendre plus de 5 minutes avant de voir son milk-shake arriver...accompagné non pas d'une, mais de plusieurs ravissantes créatures et un plateau, alors qu'elles déposèrent le plateau sur sa table de terrasse, tout sourire, laissant voir un joli décolleté, certaines déposèrent un collier de fleurs autour de son cou à la Tahitienne, pendant que les autres dansaient dans le même style. Décidément, Chuck aimait vraiment ce petit bar qui valait vraiment le coup d'œil.

"Oh ! Mais ça mérite bien un petit pourboire ça !"

Décidément, une belle journée s'annonçait, sur ce, Chuck but une gorgée de la mixture, qui avait presque la même consistance que son cocktail anti-gueule de bois, mais pas du tout le même goût !

Ce matin, Sarah ne se réveilla pas de bonne heure. Elle profitait de la fin de la semaine, pour se reposer et faire la grasse matinée. Aux alentours de onze heures, elle se décida enfin à sortir de son lit. Son premier geste fut d'aller ouvrir les volets de sa chambre. La forte luminosité lui indiqua deux choses : l'une qu'elle fut légèrement éblouie sur le coup et grogna donc dés le réveil, l'autre chose que le temps était relativement agréable mine de rien. Elle recula de quelques pas, se frottant les yeux. La journée commençait bien... Mais bon au bout de quelques minutes elle s'habitua à la nouvelle luminosité de la pièce. Elle a besoin du soleil, tout comme les plantes, mais là ce fut un peu trop rapide. En parlant des plantes, son regard se tourna automatiquement vers celles qui ornaient la pièce. Sarah se sentait bien en leur présence. Ces plantes étaient celles avec qui elle se sentait le mieux quasiment. Sans aucun doute, elle préférait les plantes à la compagnie humaine.

Direction la douche, rien de mieux pour débuter la journée comme il faut. Elle prit ses affaires, puis fila sous l’eau tiède. Elle n’aimait pas l’eau trop chaude, cela lui faisait l’impression d’avoir comme du feu sur le corps. Sensation très désagréable. L’eau complètement froide ne la dérangeait pas, mais ce matin pour se réveiller en douceur, elle opta pour l’eau tiède. Elle sortit, puis enfila sa tenue. Un simple jean noir, et un chemisier blanc cassé. Devant le miroir, elle se fit une queue de cheval, avec quelques mèches retombant sur le côté de son visage. En revenant dans la pièce principale, son regard se porta sur la fenêtre, sur l’extérieur. C’est vrai que le temps était très agréable. Quelques nuages d’un blanc laiteux, sur fond d’un ciel bleu pâle. La géo kinésiste regarda ses plantes, comme si elle leur demander quoi faire. Elle hésitait à aller sortir en ville. Ville peuplée d’être humains plus idiots les uns que les autres… A chaque fois qu’elle allait en ville, il y en avait tout autour d’elle. Pire que des parasites. Puis cette ville avait le don de regrouper un grand nombre d’humains. En cela elle préférait de loin la compagnie de ses amies, celles qu’elle trouvait beaucoup plus intéressantes. S’adressant donc, comme n’importe qui s’adresserait à un ami, Sarah elle s’adressait aux plantes. Vu que l’hiver arrivait à grands pas autant profiter de ces belles journées pour sortir un peu sans risquer de geler sur place. Bon c’est une exagération, mais l’idée est là.

Sarah alla donc enfiler une paire de chaussures, ses bottines à talons, puis une veste. Sans oublier évidemment son poignard, qu’elle accrocha à sa ceinture. Un autre de ses grands amis : son poignard. Il ne la quittait quasiment jamais, et étais un très bon compagnon de voyage. Se révélant très utile dans certaines situations. Oui, elle avait des amis très particuliers. Mais, Sarah était une femme pour le moins particulière. Ne voulant en rien ressembler aux autres, elle ne voulait pas être une banalité. Ce monde étant rempli que de banalités, des gens qui se ressemblent tous. Tout le monde veut être comme tout le monde. Soit parce que c’est la mode, faut être dans le vent, c’est tellement mieux d’être tout un tas de moutons, qui ne réfléchit pas et fait ce qu’on leur dit de faire, de porter, de dire… La bêtise de l’humanité. Sur ces belles pensées remplies d’espoir pour la cause humaine, la jeune femme sortit de sa chambre.

Arrivée dans la rue, juste en face de la Confrérie, elle chercha sa voiture du regard. En effet, ne se souvenant plus où elle l’avait garée, elle devait chercher. Chercher… Une perte de temps dans ce cas. Sa mémoire, avait de grosses lacunes tout de même. La trouvant enfin, Sarah se dirigea vers elle. Une belle Audi R8, d’un blanc éclatant, qui se distinguait des autres voitures présentes dans la rue. Les trois quarts des véhicules étaient endommagés, et stationnaient dans la rue depuis un bon moment. Peu de gens empruntait cette rue, il fallait avouer. Personne ne savait vraiment ce qui se passait dans cette grande demeure, mais tout ce que l’on savait c’est qu’il valait mieux ne pas rester très longtemps par ici. Surtout pour les pauvres humains sans protection. Sarah ouvrit la portière, et s’assit en face du volant. Démarrant sa voiture, elle appréciait toujours autant ce ronflement, ronflement qui signifiait toute la puissance qu’il y avait sous le capot de cette voiture. Elle alluma son poste, et démarra pour se diriger vers le centre ville.
Elle arriva dans une rue assez importante, évidemment remplie d’humains. La mutante se retenait pour ne pas accélérer, quand ces idiots traversaient le passage clouté quelques mètres devant elle. Elle ne les supportaient vraiment pas, lui rappelant de trop mauvais souvenirs. Les mains crispées sur le volant, elle contenait du mieux qu’elle pouvait sa colère, sa haine envers ces êtres inférieurs. Elle remarqua la présence d’un parking souterrain sur sa droite. Ne prenant pas la peine de mettre son clignotant elle bifurqua, et prit la direction du parking. Quand elle arriva à l’intérieur, aucune place de libre… Rageant ce genre de situation. Elle sortit donc de sa voiture, vérifia qu’il n’y ait personne présent, puis se dirigea vers une voiture. Sarah posa sa main sur la carrosserie et s’engouffra sous terre emportant le tas de tôle qui avait l’appellation de voiture avec elle. Elle remonta quasi aussitôt à la surface, et une place de libre, une ! Toute contente, elle se gara à la place libérée. Elle se fichait bien de ce que penserais le propriétaire du véhicule, quand il reviendrait. Cela la faisait bien rire à vrai dire.

Sarah marchait dans la rue, fusillant du regard ceux qui la bousculait sur leur passage. Certaines personnes cherchèrent à lui répondre, mais subitement ils s’étalaient par terre, car une étrange racine venue de nulle part les faisait choir. Spectacle alléchant pour Sarah. Cela lui prouvait bien que ces humains étaient une sous race, qu’ils étaient au même niveaux de vulgaires insectes, parasites. Elle, elle était bien meilleure qu’eux. Parce qu’elle était une mutante, et parce qu’elle faisait partie de la Confrérie. Ces deux choses faisaient qu’elle se situait à un niveau bien au-dessus des autres. La mutante se mit en quête d’un endroit qui contenait moins de monde, elle en avait besoin. Quelques pas plus loin, un bar se présenta à sa vue « Sunday Milk Shots », bon pas super comme enseigne mais il avait l’air un peu moins rempli de monde que la rue, où elle se trouvait. Poussant la porte pour entrer, le spectacle qui s’offrit à sa vue lui donna une soudaine envie de rire. Mais c’était quoi cet endroit ? Des serveuses déguisées en vaches… En vache légèrement vêtue. Un bar pour le moins original. Elle se demanda finalement pourquoi elle était entré dans cet endroit. La stupidité des humains : besoin de recruter des midinettes court vêtues en vache pour attirer le client. Bon, passons. Sarah remarqua une terrasse au-dehors. Elle y alla donc, pour éviter de subir le spectacle des vaches qui allaient et venaient. Au moins à la terrasse elle sera tranquille. Prenant place à une table, elle consulta la carte… Ah spécialité milkshake, ça faisait longtemps qu’elle n’en n’avait pas bu. Parmi les plus simples, il y avait un milkshake à la fraise. Cela ferait l’affaire. Elle referma la carte, puis porta son regard autour d’elle. Pas grand monde sur la terrasse, tant mieux. A sa droite un jeune homme, assit à une table où se prélassait quelques « vaches »… Bon passons, il n’était pas intéressant à voir, sûrement un humain ; puis elle s’en fichait après tout. Elle ne le connaissait pas, et ne méritait pas son attention. Mais… Quand même ! Ce mec lui rappelait quelqu’un… Non… Non… Non ! Oh non… Pas lui ! Le regard de Sarah se durcit d’un coup quand elle réussit à bien se remémorer cette personne. Oh mais quelle plaie !

Des frissons parcoururent ses bras, non pas qu’il faisait froid, mais des frissons de colère. Ce type n’était pas un total inconnu pour elle. Mais, il aurait mieux fallu qu’ils ne se rencontrent jamais. Des images traversèrent l’esprit de la jeune femme… Cette nuit, cette nuit là, elle fit la pire connerie de sa vie. Lui à côté d’elle dans un lit la regardant grand sourire aux lèvres, lui l’embrassant, et elle se laissant faire prenant plaisir à cela… Et oui, cette nuit là elle avait couché avec le X men qui se trouvait à la table à sa droite. Ils avaient eu une aventure, qui s’acheva vite quand ils apprirent de quel camp l’autre était. A partir de ce jour, Sarah se promettait grande vengeance le jour où elle tomberait sur Chuck Campell… Si ces serveuses n’étaient pas affairées tout autour de cette plaie, la mutante aurait pu obtenir vengeance. Bon au fond ce n’était pas un problème pour elle de buter ces quelques humaines, avant d’atteindre la cible voulue. Mais elle préféra ne pas se faire remarquer dans ce lieu, pas loin de la rue donc beaucoup -trop- de témoins… Elle se contenta d’attendre un peu, ne lâchant pas du regard cet ancien amant, mais pas de son regard de l’époque, d’un regard noir et transperçant, un regard qui faisait froid dans le dos.

Alors que les serveuses en petite tenues gigotaient devant ses yeux, Chuck ne se gênait pas pour profiter du spectacle, après tout, sauf chez Emma Frost, ce genre de spectacles était plutôt assez rare. Chuck était tellement absorbé par les (presque) danseuses qui se déhanchaient ouvertement sous ses yeux qu'il n'avait pas remarqué qu'une autre personne s'était assise non loin. Il s'agissait de Sarah...d'ailleurs, il ne connaissait pas son nom, ou peut-être ne s'en rappelait-il plus. Il avait beau avoir la mémoire courte, ce n'était pas ça, elle ne lui avait sûrement jamais dit, sinon, il s'en serait sûrement souvenu. Quoi qu'il en soit, cette histoire aurait pû très bien finir. Il avait rencontré Sarah dans un bar où ils avaient échangé quelques verres, la soirée s'annonçait bien, le feeling passait plutôt bien, ils avaient l'air faits l'un pour l'autre. Mais après être passés aux festivités, Chuck s'était malencontreusement en partie liquéfié à cause de l'émotion. Evidement, Sarah n'avait pas été mise au courant pour les pouvoirs de Chuck, en général, il évitait de l'annoncer de but en blanc, ou en mettant une pencarte sur son front, une pencarte vaut mieux qu'un pancake ! En parlant de Pancakes, la maison en offrait quelques uns à chaque client aujourd'hui. Décidément, c'était son jour de chance, comment résister à l'appel de pancakes gratuit ? Du moins, pour l'instant, il avait encore de la chance, ce qui n'allait peut-être pas durer plus longtemps. Si ça se passait comme l'autre jour, car, pour en revenir à notre petite histoire, quand Sarah eut découvert ses pouvoirs, une petite engueulade s'ensuivit, non pas parce qu'elle n'aimait pas les mutants, mais plutôt qu'elle n'aimait pas les X-Men. Décidement, c'était vraiment la faute à pas de chance. Mais si Chuck n'avait dû limiter son gibier qu'à l'institut, il ne s'en serait plus sorti !

"Merci beaucoup mes demoiselles, mais ce sera tout, si ça continue, vous serez obligées de toutes prendre une après-midi de libre si vous souhaitez satisfaire tous mes désirs..."

Sur ce, les jolies serveuses s'en allèrent. Chuck leur lança un clin d'œil lorsqu'elles franchirent la porte et trancha dans le vif, enfin, ici, le vif, c'était des pancakes. La dernière fois qu'il en avait mangé, c'était dans une chambre d'hôpital avant de s'en foutre plein partout avec du nutella. En général, les infirmières étaient plutôt contre ce genre de nourriture dans l'enceinte de l'hopital, mais Chuck avait réussi à transGRAISSER cette règle en demandant à un ami, de lui faire parvenir de délicieux pancakes, toujours meilleurs que la nourriture d'hopital. Rien que d'y penser, Chuck en frissonait de mauvais souvenirs. En parlant de mauvais souvenirs, ils ne tarderaient pas à refaire surface, aussi nettement que la mousse de son milk-shake ne pouvait rester au fond. Alors qu'il avala une gorgée, de la mixture fraiche et consistante au goût laiteux, les serveuses passèrent devant lui, certainement pour servir un Spécial machin truc là, il les regarda passer, et failli presque attraper un torticolli. Son regard s'arrêta sur la fameuse Sarah, dis-donc, radical ! Quand on parle du loup, il se pointe toujours, et à l'heure en plus, à croire qu'on lui avait offert une pointeuse. Lorsqu'il l'aperçut, son regard s'y attacha comme un grappin. Bien qu'il n'avait pas de torticolli, il avait fortement l'impression d'en avoir un. Il avait envie de tourner la tête, mais quelque chose l'en empêchait. Comme n'importe quel mec, il aurait pu partir en courant en se viandant par terre dans sa hâte. Ou bien commander l'addition au plus vite, sans se donner la peine de finir son milk-shake et ses pancakes, ou bien encore ignorer Sarah. Mais Chuck n'était pas comme ça. Lui, avait autre chose en tête. Son expression ahurie allant avec le regard de surprise s'évapora aussitôt pour faire place à un visage joyeux, le regard malicieux. Bien qu'il ne comptait pas se venger de Sarah, après tout, il lui était redevable d'un délicieux moment, il comptait bien ne pas se laisser pourrir la vie par un détail aussi insignifiant. Une ex enragée qui faisait surface ? Encore une ! Ce n'était pas ça qui lui faisait peur, lui, au grand Chuck, il avait déjà connu pire ! Comme par exemple ? Comme par exemple, le retour d'une ex, qui était soudain devenu un ex, cherchant à se remettre avec lui, tandis que le petit changement avait légèrement capoté, si vous voyez ce que je veux dire. Il se leva ensuite, déplaca sa chaise à la table de Sarah, et avant de se pencher vers elle pour lui faire la bise, s'écria avec étonnement :

"Sandra ! Quel plaisir de te revoir ! Comment ça va depuis le temps ! Je vois que tu attends un heureux évènement ? Oups, pardon, c'est la nappe de la table...elle a la même couleur que tes habits, j'ai cru que..."

Evidement, Chuck avait remarqué qu'il s'était trompé de nom, pourquoi ? Il n'en savait rien, peut être un bon vieux labsus ? En espérant qu'elle ne remarque rien, cette jeune femme était un peu explosive, à manier avec des pincettes...

Quel pathétique… Ce spectacle donnait envie de vomir à Sarah. Qu’il fallait être idiot tout de même pour apprécier cela… Ces stupides humaines prenaient clairement des allures de stripteaseuses maintenant. En tous les cas, il y en a un à qui ça avait l’air de plaire. Sarah eut un frisson de dégoût supplémentaire. Dire qu’elle… Ils… Enfin bref, vous comprenez. Elle avait encore ces fichus flash : sa main sur son ventre, le caressant tendrement, pour finir sa course un peu plus bas ou bien encore son souffle chaud dans son cou, suivi de baisers plus passionnés les uns que les autres. Un X men… Un X men ! Quelle bêtise l’avait prise pour ne pas se rendre compte de quel camp il était. Qu’est-ce qu’elle pouvait être idiote par moments.

Tiens il venait de congédier les vaches-danseuses. C’est qu’elles étaient obéissantes en plus. Du vrai bétail quoi. On leur dit de faire ceci ou cela, et elles le font sans poser de questions. Peut-être qu’il leur avait donné rendez-vous dans un autre lieu pour tester la qualité du troupeau… Tout comme il avait fait avec Sarah… A présent, il mangeait un pancake… Enfin manger, il faut le dire vite. Il se goinfrait comme pas possible. Même un gamin mangerait mieux que lui. Absolument dégoutant… Comment pouvait-on avoir de si mauvaises manières ? Manger aussi… Salement ?! Tout cela restait un mystère pour la mutante. Bon certes, avec l’éducation qu’elle avait reçu dans son enfance et adolescence les bonnes manières elle connaissait… C’était même poussé à l’extrême ce que ses parents et la gouvernante lui avaient appris. Sans aller jusqu’à cet extrême, on pouvait tout de même savoir se tenir à table. Si elle ne savait que Chuck était un mutant, elle l’aurait confondu avec un de ces stupides humains… Parasites…

Tiens une vache s’avançait près d’elle, un verre à la main. Ah non, pardon ! C’est une serveuse. La midinette posa le verre sur la table, Sarah la paya aussitôt pour ne plus voir son petit minoi près d’elle. L’envie de lui mettre son poing dans la figure était très tentante, donc il fallait éviter de l’avoir près d’elle le plus possible. Surtout garder son calme, tout va bien. La serveuse prit la somme donnée par Sarah, un sourire bête aux lèvres. La Confrériste lui lança un regard noir en guise de congédiement. Ca marchait ! Sans demander son reste, la serveuse tourna les talons et partit aussi vite que ses jambes lui permirent. Sentant qu’on la regardait, elle se doutait bien évidemment de qui venait ce regard. Ce grand dadet de Chuck, la regardait comme ahuri. Tiens, cette expression au visage lui sciait parfaitement. Reflétait bien sa personnalité. Maintenant il la regardait avec un regard malicieux. Que cherchait-il ? Sarah ne lâchait pas le regard. Elle le soutenait, ne voulant pas dévier. Elle aimait beaucoup tenir le regard des autres, elle se révélait assez douée pour ça en plus. Un léger sourire vint se poser sur son visage. Un sourire moqueur, et ironique à la fois. De sa main gauche elle prit le verre, et le leva pour boire quelques gorgées. Sentant qu’il lui restait un peu de milk shake à la commissure des lèvres. Elle passa sa langue délicatement à l’endroit où était resté la rebelle boisson, tout en continuant de regarder Chuck. Elle espérait bien qu’il comprendrait ce geste, comme provocateur.

Cela marchait-il ? En tous les cas, elle constata qu’il approchait sa chaise de sa table. Tout naturellement il lui fit la bise. Au contact de sa peau sur la sienne, Sarah eut un geste de recul. Comme électrifiée par ce contact… Surtout dégoûtée. Pendant l’espace de quelques secondes elle esquissa une grimace de dégoût, qu’elle n’avait pu retenir. Encore ces fichus frissons, qui lui parcouraient les bras…

Sandra ? Mais il se foutait de sa gueule ou il le faisait exprès ? Non, mais qu’est-ce qu’il croyait ? Bon s’il voulait faire genre : je suis un tombeur, j’ai trop de conquêtes, si bien que je ne me souviens absolument pas de toi, c’était inutile avec elle. Sarah savait pertinemment qu’il se souvenait d’elle. Une Confrériste ! Lui était un X men, ils étaient donc de camp opposé. S’il ne se souvenait vraiment pas d’elle, il avait une mémoire pire que celle d’un poisson rouge. Sachant qu’un poisson rouge à une mémoire de trois secondes.

Il pensait qu’elle était enceinte ? Non, mais là c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Sarah n’a pas des formes de femme enceinte. Et ça elle le sait bien ! Puis, elle, ELLE enceinte ? Ah la bonne blague ! Etre enceinte, est bien la dernière chose qu’elle souhaiterait. Elle, qui déteste au plus haut point les enfants… Quel fardeau ces petites choses, qui déforme le corps de la femme, la font vomir tous les matins en se levant, lui font subir une douleur sans nom, et quelle plaie à long terme surtout ! Un enfant est notre plaie, qui nous souille jusqu’à notre mort. Ca coûte cher, ça pleure, ça fait pas ses nuits dés le début, ça crie, ça devient bête, ça … Bref ! Notre mutante haissait véritablement les enfants. Bien qu’elle savait qu’elle en avait été une… Période de sa vie qu’elle renie le plus fortement.

A la remarque de Chuck, son sang ne fit qu’un tour. Sarah se leva d’un coup de sa chaise, pour se retrouver debout en face de Chuck. Elle lui dit d’une voix assassine :

>> Je ne te permets pas ! Mais absolument pas !

Sa main se contracta, et finalement son poing se dirigea droit sur le visage de Chuck. Mais elle l’arrêta à quelques millimètres de celui-ci. Un petit rictus vint étirer ses lèvres :

>> Hum, non… Non je n’ai pas envie de te toucher. Tu me dégoûtes tellement… Ton petit jeu du « je ne te connais pas, et je fais genre que je t’appelle pas un autre prénom » ça ne marche pas du tout avec moi. Tu m’inspires du dégoût à un point… Tu ne t’imagines même pas !!

Résumons la situation. Dans les épisodes précédents : Alors que Robert trompait Justine avec Clémence, qui éprouvait une passion telle pour son chien qu'elle en était venue à être zoophile. Elle ne savait pourtant pas que le chien n'était autre que le fils du curé du coin, qui lui, avait couché dans sa jeunesse avec Lady, la reine des chiennes, qui n'était autre que la mère de Billy, le frère de Roger, petit-fils de la tante au cousin Albert, qui n'était autre que le père de Luc, lui-même père de Robert et de Clémence qu'il maltraita durant leur enfance, poussant Luc au suicide, Clémence à la consommation excessive de drogues diverses et Robert à la pédophilie. Mais ça, nos protagonistes n'en savaient rien, puisque l'action se passait à des kilomètres de là, quoique, peut-être pas si loin, grâce à la fée électricité, la télévision pouvait retransmettre les épisodes des feux de l'amour quasiment en direct ! Mais je m'égare.

L'action se passait donc au Sunday Milk Shoots, un petit bar à Milk Shake assez sympa. Disons, il l'était plus envers la gente masculine que la féminine. Sur place, alors qu'il dégustait un bon milk shake avec des muffins, notre bon Chuck tomba sur une de ses méchantes "exs", oui, disons cela comme ça, car Sarah était une des filles avec qui il avait eu une histoire sans lendemain, mais pour une fois que ce n'était pas sa faute. Oui, en effet, alors qu'une belle histoire d'amour s'annonçait, un orage appelé "Histoires politiques mutantes" vint tout gâcher. Alors que nos tourtereaux découvraient leurs pouvoirs respectifs, ils découvrirent aussitôt leurs camp. Et bien que Chuck se fichait de savoir si elle était méchante ou quoi, après tout, tant qu'elle gardait des jolies performances sous les couettes, pourquoi pas ? Mais ce ne fut pas le cas de la jeune fille, qui s'était mise en tête, depuis ce jour, de lui en faire baver.

Alors qu'il voyait cette ex dans ce bar, il ne put résister à l'envie d'aller lui parler, histoire de prendre des nouvelles, de voir ce qu'elle devenait, mais il ne put s'empêcher de faire une boulette en disant que la jeune femme était enceinte, ce qui n'était pas le cas. En effet, avec sa robe de la même couleur que la nappe, on aurait pû croire que, alors que non. Il remarqua son erreur, mais ne fit pas vraiment le lien entre ce qu'il avait dit et la réaction de Sarah, peut-être était-elle un poil exagérée ?

"Moi aussi je t'aime ! C'est un plaisir de te revoir ma belle ! Allons, allons, tu sais bien que moi, tout m'est permis ? Regardes, le dernier coup, dans le bus, un vieux s'est mis à me parler et il avait oublié de mettre son dentier, ce qui faisait qu'en plus de ne rien entendre, il me bavait dessus. Alors je lui ai demandé s'il pouvait pas mettre un sachet plastique sur sa tête pour voir, mais juste pour déconner tu vois ! Eh ben devines quoi ? Le lendemain, aux infos, un vieux mort étouffé par un sachet plastique. Depuis, sa supérette ne fait que des sachets en papier carton. Mais là n'est pas la morale, tu vois ? Tout ça pour dire, pourquoi tu m'en veux là au juste ?"

En effet, Chuck s'était un peu perdu dans ses explications, tellement perdu qu'il ne savait plus vraiment où il voulait en venir, ce qui était rare. Mais notre beau Chuck n'eut pas le temps de penser plus, que déjà la belle repartait dans ses crises comme la dernière fois, quand elle s'était mise à lui balancer des assiettes quand il était encore attaché avec les menottes sur le lit, dans l'impossibilité de se mettre sous les couettes. En plus, elle visait bien la garce. La jeune femme voulut lui mettre un coup de poing en plein visage. Son visage se liquéfia presque automatiquement sous la peur d'être frappé au visage. Mais son poing s'arrêta non loin de la peau de Chuck qui en profita du coup pour frotter sa joue non liquéfiée dessus affectueusement, avec sa peau mal rasée, ce qu'il doutait fortement faire plaisir à la jeune fille. Ensuite, il lui répondit :

"Oh, mais tu sais très bien que j'ai une mémoire de poisson rouge !"

Dit-il au moment où l'un des trois poissons rouges avec qui il se baladait tout le temps sur lui fit surface dans sa tête à moitié liquéfiée, pile au bon moment celui-là !

"Raaah, mais qui que ce soit qui soit passé après moi, il a pas pû mâchouiller le gazon à ce point là quand même ! Je suis sûr que tu as toujours le béguin pour moi !"

Disait-il alors que le poisson rouge voyageait dans l'écart espacant ses deux yeux, heureusement que Sarah était pile en face, sinon, on aurait pû remarquer qu'à New-York, un mec se baladait avec un bocal à la place de la tête, ce qui aurait pû paraître bizarre. Mais il fallait remédier à ça. Problème, il ne pouvait se solidifier tant que le poisson rouge était là.

"Allez Riri, t'es chiant, retournes chez toi !"

Il disait ça d'un air totalement sérieux, un index devant lui, situé entre Sarah et lui-même tandis qu'il louchait sur ce même doigt et que le poisson rouge faisait demi-tour.

"Ah, quel phénomène ce Riri ! J'en vois de toutes les couleurs avec lui !"

Puis, il remarqua son index pointé entre Sarah et lui, et trouva immédiatement une blague à lui sortir, si ça, au moins, ça ne lui décrochait pas un petit sourire, il se ferait pape ! Il rangea alors son index, et la main qui allait avec dans une de ses poches et lui dit :

"Oups, désolé, ça doit faire tellement longtemps que t'as pas dû voir un de mes membres pointer devant toi !"

Il y a des jours comme ça, où si on savait ce qui nous attendait on resterait couchée. Et cette journée en était le pur exemple. Si Sarah s’attendait à revoir Chuck, elle aurait certainement préféré se casser les deux jambes plutôt que de devoir se le coltiner. Des journées pleines de poisse comme cela. Et en plus il se permettait de confondre son prénom avec celui d’une autre, et de lui demander si elle était enceinte. Le comble ! Du Chuck tout craché quoi…

Voilà maintenant qu’il lui balançait sa vie, en racontant un épisode avec un vieux dans un bus. Mais qu’est-ce qu’elle en avait à faire ? Rien, strictement rien. Elle ne voulait pas savoir sa vie, elle ne voulait plus avoir aucune nouvelle de lui.

>> Bon écoute, là je commence sérieusement à en avoir marre. Donc si tu es venu pour me raconter ta vie, qui au passage est toujours aussi pathétique et inintéressante, tu peux faire demi-tour et retourner voir tes chères serveuses…

Il voulait savoir pourquoi elle lui en voulait ? Ah mais décidément il était encore bien plus bête que ce qu’elle pensait. Ca tombait sous le sens, pourtant. Il voulait donc faire dans le registre de l’ironie ? Ok ! Sarah allait continuer dans ce sens, pour essayer de faire en sorte qu’il comprenne. Elle prit une voix très lente, s’arrêtant sur chaque mot, comme une maitresse qui parle à un tout petit enfant. Sauf que là, on pouvait clairement sentir qu’elle se fichait complètement de lui.

>> Alors, je vais t’expliquer. Toi être un X men. Moi être une Confrériste. Nous être ennemis. Toi comprendre ?

Sa phrase terminée elle laissa un petit blanc, histoire qu’il se remette de toutes les informations qu’elle venait de lui donner. Quel mec désespérant … Sarah ne put réprimer une petite toux qui exprimait tout son désarroi face à un cas aussi atteint.

Et voilà qu’il enchainait. Décidément rien ne l’arrêtait, une vraie langue pendue… Incroyable ! Et dire qu’on dit tout le temps que ce sont les filles qui ne peuvent s’empêcher de parler constamment, il faudrait leur présenter Chuck. Il avait le don de l’énerver avec toutes ses questions, ou insinuations. C’est qu’il voulait tout savoir de sa vie ou quoi ? Elle n’avait rien à lui apprendre. Cela ne le regardait pas tout simplement. Il faisait sa vie de son côté, en continuant d’être aux côtés de tous les X men, de leur enseigner elle ne savait plus quoi (et s’en fichait)… Aider des petits idiots comme lui, qui ne savait pas maitriser leurs dons, et qui venaient trouver refuge chez les X men. Puisque ceux-ci recrutaient tout ce qui venait. Evidemment, il avait du voir pas mal de filles passer dans son lit. Sa vie devait être limitée comme avant : ses cours à l’institut, puis de temps à autre aller chercher des filles pour faire passer le temps, et briser en quelques sortes la routine habituelle. Sauf que cette habitude, devenait une routine à son tour. Ce n’était pas métro, boulot, dodo pour lui. C’était plus : boulot, filles. Plus simple certes, et donc plus restreint.

Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle remarqua qu’un poisson se baladait dans sa tête… Oui, oui ! Ses yeux ne lui jouaient pas de tour. Sarah ne bougea pas d’un pouce, pensant que vu qu’elle était devant lui, c’est bon les gens qui passaient ne pouvaient pas remarquer ce petit détail. Qui aurait bien fait parler de lui, si les passants avaient vu… Finalement le poisson obéit à son maître ou propriétaire, ça dépendait comment on voyait les choses. Il disparut dans les méandres du corps de Chuck. Baissant alors le ton de sa voix, pour ne se faire entendre que de Chuck, Sarah lui dit, non sans être encore en colère :

>> Non mais ça va pas ? Imagine si quelqu’un avait remarqué cela… T’es complètement inconscient ou quoi ? Non, non ne me réponds pas. Je m’en contre fiche. Fais ce que tu veux avec tes petits poissons, je n’en n’ai rien à faire.

Elle laissa un silence, puis reprit la parole :

>> Une petite dose de l’antidote te serait peut-être utile tout compte fait…

Elle avait délibérément oublié la question précédente. Elle ne voulait pas y répondre, cela ne le regardait pas. Sarah menait la vie qu’elle entendait. Pas besoin de justifier, ou de raconter sa vie sur tous les toits, et au premier passant venu. Elle au moins arrivait à tenir sa langue. Pas comme certains…
A la « blague », oui parce qu’il devait trouver cela drôle, Sarah esquissa un sourire. Oui, mais un sourire moqueur et hautain. Là on avait atteint un niveau plus bas que terre… Dans un rapide mouvement elle passa sa main sur son front, et soupira complètement anéantie. C’était vraiment… Incroyable.

>> Ah ah ah que tu es drôle… En effet ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu tout court, et jusque là je me portais merveilleusement bien.

Son regard descendit ensuite quelque peu, pour se porter sur un endroit bien précis du corps de Chuck.

>> Quant à… Bref tu vois ce que je veux dire… Ne te vante pas trop vite. Parce que le terme « pointé » est dit un peu vite je trouve pour le qualifier réellement… Pour ma part, je trouve que les termes « impuissant » « faible » « mou » conviendraient beaucoup mieux. De toutes façons… Comme on dit : ce sont ceux qui se vantent le plus, qui en ont le moins… En fait ça te représente à merveille : petit et inutile.