Emilie Quinn [JK] Validée *

« Une âme d’enfant dans le corps d’une femme. »

Il y a tellement de chose a dire sur moi, vraiment trop : des traits de caractères, des mimiques loufoques et une tornade de sentiments qui se développe en une seule et même personne. Parce que je suis de ce genre facétieux, dénué d’une pensée certaine, caché sous un masque qui me protège contre l’ennemi. J’ai appris, avec le temps, à me camoufler, a caché et lécher mes cicatrices, quand bien même je savais que ça faisait ma faiblesse. Quelques mots pour me décrire ? Très bien : Franche, innocente, torturée, enfant, naïve, intelligente. Ceux ne sont que des mots après tout, rien qui ne me décrive parfaitement, parce que pour parler d’une personne, il faut la connaître jusqu’au bout des doigts, et je ne suis pas le genre a me laisser découvrir comme ça, pour le plaisir qu’on a à parler de moi.
Je suis une personne qui possède un caractère extrêmement fougueux, témoignant d’une joie de vivre apparente qui étonne la plus part du temps. Je suis une énergumène du genre, un peu trop curieuse pour une fille de mon âge, et j'attire les problèmes sans le vouloir tout en employant l’humour, l’ironie et l’autodérision.
L’on me considère comme « franche » et ça m’a régulièrement attiré des problèmes. Ce n’est vrai que je n’ai jamais eut de doute par rapport à ce que je pensais, et de ce fait, jamais vu aucun problème lorsque j’avais à dire ce à quoi je songeai, même si souvent ce n’était jamais agréable à entendre. Je n'ai pas la langue dans ma poche, même loin de là : lorsque je sais quelques choses, j'ai toujours un avis sur le fait en question et n’hésite pas a le dire en fait. Je sais pourtant garder des secrets lorsque ceux-ci sont très sérieux, la preuve en est que mes propres secrets, je les garde jalousement.
Je suis un peu comme une enfant : j’aime découvrir les choses, les comprendre et en discuter sans gêne. Je ne connais pas le Tabou, et ça peut être une qualité comme un défaut. Par contre, en ce qui concerne mon pouvoir, il est hors de question que j’en parle a quelqu’un : je n’en suis pas spécialement fière car il m’amène a faire des choses dont je ne veux pas être tenu pour responsable. J’ai du, à cause de lui, changer de vies, d’amis, de noms à plusieurs reprises pour éviter d’être traquer. Il m’attire tellement d’ennui, surtout que je l’ai depuis… près de 70 ans maintenant, ce qui commence a faire.

« L’innocence, c’est de la connerie. C’est pire que la naïveté. »

Je ne montre quasiment jamais si je suis triste. Parce que j’estime que ça ne concerne pas les gens si je souffre... Confiante a propos de mes compétences, je déteste perdre face a un autre et peut être une adversaire farouche a qui il ne vaut mieux pas se frotter, je serais capable de m’énerver a une partie d’échec, même si je ne sais pas jouer au échec...
Impatiente le plus souvent, je n’aime pas attendre et faire attendre pour des raisons que l’on ignore. Pour dire, je suis une vraie pile électrique qui va tout les jours a 100 à l’heure. Pas question de rester à rien faire ! Je ne suis pas spécialement ordonnée, c’est même le contraire ! Un boucan comme moi ne perd pas du temps a s’organiser, je m’en fiche un peu, car c’est dans son fouillis que je trouve ce que je cherche... Un peu de sympathie, une curiosité grandissante, un zeste de folie : Mélangez le tout et vous m'avez !
Naïve me qualifie aussi… malheureusement ! Je crois tout ce qu’on me dit si la personne me semble honnête ou si j’ai confiance en elle. C’est pourquoi je me fais souvent berné par les gens qui m’entourent quand je commence à les connaître. C’est stupide, certes, mais c’est un trait de caractère qui me définie a mon grand malheur, car j’ai horreur de passer pour une imbécile. Et ça m’arrive très souvent malgré moi.
Je dois vous avouer quelque chose… J’ai un style d’homme particulier : les gros durs, froid, calme et surtout très intelligent (Walter ) ! Je sais, je sais, je suis irrécupérable !

« Ce qui nous plait d’abord chez l’autre ? Nous même. »

Je suis une personne assez réservée et sentimentale, à la limite du sensible. L’on remarque qu’en faite, je me cache sous une carapace solide que je me suis forgée avec le temps avec l’espoir que l’on ne découvre jamais mes plus noires secrets. Peu commune, je n’ai pas d’amis et ne cherche pas à en avoir. N’aimant pas m’encombrer, je cherche pourtant le prince charmant, persuadé qu’il existe quelque part spécialement pour moi.
Original comme pas deux, j'adore me déguiser : en fée, en princesse, en ange, quoi de mieux que le déguisement pour sortir un peu de son corps, le temps de faire le point… J'aime m'amuser et j'adore encore plus particulièrement les vieux manèges de chevaux. Des qu'il y a un peu de musique, attendez vous a me voir débarquer d'une façon ou d'une autre, je serai là, avec une barbe a papa et un air de gamine souriante. Amusante, j'estime avoir beaucoup d'humour, en tout cas, c'est ce qu'il parait. J'aime rire de tout, même si parfois il ne vaut mieux pas le faire !
Je ne connais pas mes propres limites, ni celles des autres d'ailleurs, ceux pourquoi il arrive régulièrement que je vexe quelqu'un sans le vouloir. En parlant de « vexer », j'ai un ego surdimensionné et la moindre remarque m'atteint facilement ! Un peu puérile, gamine, il n'est pas rare que je fasse quelques caprices. Bavarde comme pas deux, je peux être assez soûlante, mais ajoutons que je suis une excellente actrice et en plus de ça, une menteuse hors pair, je ne mens que lorsque c'est nécessaire, pour sauver ma peau par exemple ! J’ai appris à changer de vie, après tout, alors mentir pour moi, ce n’est pas grand-chose…

« Les autres pour moi, ce n’est pas un problème. Tant qu’ils ne viennent pas mettre leurs nez ou ça ne les regardent pas. »

Continuons, continuons. Pour moi, être mutante, c'est quoi ? Une plaie ! Un véritable cauchemar que je vis tous les jours. Parce que je suis immortelle et qu’une femme qui reste éternellement jeune, ça fini par attirer l’attention. Je ne peux pas me marier (sauf peut être avec un mutant mais celui-ci finira par mourir de toute façon), ni avoir de petit ami, ni d’ami d’ailleurs, sait-on jamais, et ma famille : je n’en ai plus.
Et puis, en ce qui concerne le problème mutant, cela ne me dérange pas. Qu'ils existent, qu'ils vivent avec nous, je ne comprends pas pourquoi les humains n'arrivent pas a cohabitaient entre eux alors qu'ils l'ont fait pendant des siècles et des siècles ! Bon bien sur, c'est humain d'avoir peur de ce que l'on ne comprend pas, mais quand même ! Les mutants ne sont pas des monstres et selon moi, nous n'avons pas a les maltraités. Je dis peut être ça parce que je suis moi même mutante et que j'ai peur de ce qui peut m'arriver si l'on découvrait mon pouvoir…

« Tout en toi traduit la pureté d’une âme. Tu as su rester une enfant, malgré les épreuves et le temps, les dommages qu’a subis ton cœur ne se voient pas et c’est mieux ainsi… »

J’ai un caractère enfantin, certes, mais ça se reflète aussi sur mon physique. J’ai souvent l’air d’une gamine, vous ne trouvez pas ? Je ressemble a un véritable petit ange innocent, jovial, heureux de vivre. Ce que j'entends par la c'est que mon regard angélique berne souvent les gens, car je possède un caractère extrêmement fougueux. J’ai l’air si douce ainsi, si innocente et loin d’être atteinte par les perversités de ce monde. Je ressemble a ce que je suis, dans le fond.
J’ai un visage assez fin avec un grain de peau parfait et très pâle qui fait ressortir les traits de mon regard et il est très facile de s’attacher a moi surtout avec mon sourire qui illumine mon beau visage (mon dieu, ainsi, je semble si narcissique !) ! La belle brune que je suis possède une bouche fine avec des lèvres légèrement rosées qui sont particulièrement attrayant, beaucoup les qualifient de sucrés, fruités, et j’en passe ! En somme, leurs couleurs bonbons a le don d’affrioler les jeunes garçons de ce monde et ceux depuis longtemps !
Mes yeux sont d'une couleur noisette éclatant ou noir selon la luminosité de la pièce dans laquelle je me trouve. A la limite de l'hypnotisant, ils communiquent régulièrement l’innocence et la naïveté qui m’envahis lorsque je parle ou écoute quelqu’un. Un brin de curiosité aussi !... Ils sont régulièrement maquillés par un petit coup de crayon très léger, Je ne suis pas particulièrement superficielle que lorsque je sors en soirée spéciale, par exemple, ou là, je m'amuse avec mon maquillage. L'idée d'être une femme rien que pour une nuit, me plait assez, j’aime être une autre de temps en temps...
C'est a travers mes yeux que j’exprime énormément d'émotion : la joie, la peur, la tristesse. Tous ces sentiments passent par mes yeux et non par mes mots (même si, rappelons-le, je suis particulièrement bavarde et j’ai un don pour choisir mes mots). Ma peau est nette et sans imperfection et n’a subit aucun dégât durant l’adolescence. Et oui ! Ayant découvert mon pouvoir à mes quatorze ans, autant dire que l’ado boutonneuse, ça n’a jamais été moi ! Mes cheveux sont d'un noir éclatant tirant sur le brun, légèrement ondulé, ils tombent en cascade sur mes épaules avec sensualité. Mais généralement, je les lisse pour éviter d’avoir l’air décoiffé et « saut du lit ».

« J’ai au moins la chance de pouvoir me glisser dans n’importe quelle peau. Mais le soir venu, lorsque je rentre chez moi, celle que je préfère arboré c’est la mienne. »

Mon corps est ce qu'il y a de plus banale. Disons le, Je ne suis pas très musclée, je n’ai pas beaucoup de formes. Je semble assez frêle en générale, presque fragile en faite. Je ne suis pas particulièrement grande, voir même pas du tout, mais ce n'est pas quelque chose qui me dérange, je positive avec le dicton « tout ce qui est petit est mignon ». Mon corps est tout de même assez svelte. Je me vêtis de chose simple, portant souvent des vêtements d’hommes. Bien sur, ma carrure ne va pas avec, mais je se sens a l’aise dans des pantalons et trouve les jupes déplaisantes lorsqu’il s’agit de la porter tout les jours !
Il est tout de même assez rare de me voir porter une robe, même si je suis magnifique lorsque je découvre mes jolies petites jambes. Oh ! et je déteste les talons aiguilles : pas pratiques, douloureux, ce genre de chaussure, ça craint selon moi ! Mais qu’est ce que ça rend les jambes longues et jolies ! Non, j’aime être bien dans mes fringues et je ne suis pas très féminine en générale, même si mon visage montre bien que je suis une femme (impossible de confondre (sauf quand je le fais exprès !))
Bien que cela soit surprenant, je suis le genre de fille a adorer les piercings et tatouages, d’ailleurs, j’ai un tatouage sur le creux de la hanche qui représente une colombe, sur l’intérieur de mon bras, il y en a un autre qui représente une sorte de blessure ou on voit l’intérieur de mon membre, mais au lieu d’y voir du sang, on y voit des mécanismes, comme un robot. Aussi, sur mes fesses, il y a un papillon ! Bah quoi ! Deux fesses comme ça, c’est flasque et sans intérêt, avec un papillon tatoué dessus, ça devient la valet des merveilles, non ?

« On n’est pas toujours ce que l’on dit être. Je suis la première a le savoir. Le truc c’est qu’à force on finit par se perdre entre ce que l’on est, ce que l’on veut être et ce que l’on dit être. Moi, je veux juste être avec toi. »

« Et quand ces deux êtres ne font plus qu’un, lorsque le plus infime des regards prend toute son importances. De là naît l’amour, la joie, la peine, la vie. »

Je suis née à Paris un neuf décembre 1925 sous une épaisse couche de neige qui recouvrait la ville de lumière, en ce temps aussi magnifique qu’elle ne pouvait l’être, agréablement vivante, pleine de joie, sortant d’une guerre mondiale des plus atroces. Je n’ai jamais connu cette guerre et heureusement pour moi, car je n’y aurais pas survécu. Mon père y est mort quelques mois avant ma naissance de fièvre. Ma mère d’eut élevé ma sœur, mon frère et moi-même avec l’aide de ses parents, mes grands parents donc, dans la maison familiale situés en périphérie de Paris.
En 1925, ma mère m’appela Sarah. Sarah Dreyfus pour être plus précise, une famille descendante de juif par le biais d’arrière arrière grand parent que je n’avais jamais connu.
Il n’y a pas grand-chose à dire par rapport a ma famille ou mon enfance. J’ai grandit dans le meilleur des milieux. Mon grand-père était une personne intelligente et cultivée avec un grand sens pratique qu’il me transmit lorsque j’eus l’âge de découvrir plus de chose, il m’apprit l’Anglais, l’Allemand et le Français. Ma grand-mère m’apprit la cuisine et les bonnes manières dans une ambiance joviale et apaisante. J’avais mon nid douillet a moi, deux aînés avec chacun un avenir prometteur, engagés. Mon frère était un homme adorable, aimant, d’un calme et d’une douceur peu commune. Ma sœur était une jeune femme pleine de ressources, qui s’en sortit dans la vie avec beaucoup de facilité.
Moi, j’étais la petite dernière, une enfant pleine de joie de vivre, d’envie de découverte et d’amour a revendre. Une boule de tendresse amusante, un bout en train qui n’avait de cesse de faire des bêtises parmi tant d’autre et qui rentra bien trop vite dans la vie d’adulte, arraché a son berceau.

« Les tragédies font partis de la vie. Elles doivent être là parce que sinon, les bonheurs n’auraient plus autant d’importance… »

Je suis une personne qui a subit l’histoire, sans son consentement. A mon grand malheur d’ailleurs, car j’aurais nettement préféré continuer a vivre cette vie de pacha qui m’était offert après la première guerre mondiale. Honnêtement, j’ai longtemps maudit Hitler et ses acolytes pour le mal qui m’avait fait enduré. C’était bien l’un des principaux acteurs de ma perte, de ce qui s’était passé pour moi et pour les miens, de ce que j’avais perdu…
Si Hitler n’était pas arrivé au pouvoir et n’était pas parvenu a gagner la France, je n’aurais jamais connu l’histoire de mes aïeuls, sans aucun doute que je serais resté l’adorable petite Sarah Dreyfus, petite fille de bonne famille qui travaillait bien, qui avait un grand avenir devant elle, et une folle envie de découvrir le monde. Lorsque la seconde guerre commença, je devais bien avoir dans les dix ans. Souvenirs ancrés dans ma peau.
A l’anniversaire de mes onze ans, des hommes vinrent chez nous pour nous questionner. J’étais jeune et insouciante, je ne me souciai pas de ça. De ce que je me souviens, j’étais allée voir l’un des soldats qui se tenaient là, et je lui avais dit dans un Allemand maladroit mais correcte que c’était mon anniversaire et que je voulais qu’il m’offre une étreinte pour fêter ça. Ça l’avait fait tant rire sur l’instant qu’il avait accepté et on avait discuté tout les deux. « Discuter » était un bien grand mot. Nous parlions quelques phrases comme ça dans une langue que nous connaissions a peine.
Lorsqu’il dut partir, je ne m’étais pas attendu à ce qu’il prenne avec lui mon grand père et ma grand-mère. La dernière fois où je les vis, la toute dernière. Haute comme trois pommes, je faisais de large signe à ma Mami qui partait en me rassurant, me disant qu’elle reviendrait sous peu. Mon grand père avait un sourire serein. Ma mère pleurait à chaudes larmes, blottit dans les bras de son fils aîné qui soutenait douloureusement la peine de sa génitrice.

« Au fond, je n’ai pas changé. J’ai juste oublié de grandir. »

Le soir même, ma mère fit des valises, aidée par ma sœur et mon frère qui se hâtaient pour les boucler le plus rapidement. Tout fut placé dans la voiture qui sommeillait dans le garage, nous embarquâmes en pleine nuit, contraints et forcés de nous en aller le soir de mon anniversaire. Le début de l’enfer comme disait si bien mon frère en soupirant, attristé plus qu’autre chose par ce qui se passait autour de nous.
Ma mère aurait voulu ne jamais être mêlé a tout ça. Je la comprenais dans le fond, ça n’avait aucun sens, aucun intérêt. Ce n’était que le conte d’un fou qui détestait les juifs et qui estimait qu’ils ne devaient plus vivre. Chose que je n’arrivai pas a comprendre, quand bien même mon intelligence et ma curiosité étaient grandes.
Nous passâmes des jours à rouler, rouler et encore rouler, pour arriver a la frontière Espagnol. Nous nous arrêtâmes dans une auberge ou ma mère décida de passer la nuit avant d’aller a la frontière. Dans cette auberge, la nuit même, il y eut une descente. Des soldats allemands arrivèrent par dizaine et embarquèrent tout les gens qui voulaient passer la frontière. Ma mère me planqua dans un coin avec ma jeune sœur, et lui fit promettre de me protéger. Elle m’embrassa une dernière fois et elle se fit, quelques minutes après, sauvagement agrippé par l’un des protagonistes qui la traîna jusqu’à sa voiture.
En deux heures, les soldats avaient vidés les lieux et étaient partis. Ma sœur me sortit de ma cachette et attrapa ses affaires pour partir avec moi. Elle ne savait pas ou aller, je le savais encore moins. Ce dont je me souviens ce que nous avions marché sous le froid glacial de la saison, des journées entières, des nuits encore plus, sans nous arrêter parfois, sans même échanger un mot. Je savais à ce moment là que je devenais pour ma sœur un véritable poids, qu’elle était perdue, plus que je ne l’étais, et je faisais mon possible pour ne pas devenir un boulet accroché a ses jambes.

« La paix n’a jamais de répit. C’est comme ça, c’est ainsi… »

Ma sœur décida de m’amener chez une tante de mon père qui habitait vers l’actuelle ville de Bordeaux. Le chemin fut long, mais une fois là-bas, la dite tante accepta de nous loger de nous nourrir jusqu’à notre majorité. Mon aîné partit au bout d’un an et j’appris quelques mois plus tard qu’elle s’était faite arrêtée et amener dans un camp de concentration Nazi ou elle dut y perdre la vie, certainement.
Tout ses gens là étaient sortis de ma vie alors que j’avais a peine quatorze ans. Je me retrouvai celle avec cette tante qui m’adorait et que j’aimais tout autant. J’allai a l’école, ne me fis pas d’amis pour autant, et étudiai extrêmement bien, au plus grand plaisir de ma tante. Mais je partis et pris la fuite le lendemain de mes quinze ans, un sac à dos et de l’argent en poche que j’avais économisé. Il n’y avait rien pour me retenir ici, rien qui ne m’allai, je n’avais aucune envie de rester…
Et contre toute attente, je me débrouillai vraiment bien en matière de survie. Bon bien sûr, ce n’était pas genre la grand chasseuse et tout ça mais dans la catégorie voleuse et squatteuse de grenier, j’étais on ne peut plus douer. A chaque fois qu’il me semblait voir des soldats, je me planquai directement. J’avais de bons réflexes a force ! Mais ce petit manège ne dura pas longtemps et un soir alors que j’allai me restaurer dans une taverne ou j’avais l’habitude d’aller lorsque je vagabondai dans le coin, il y eut une fusillade entre Nazis et Résistants et je fus prise au milieu de tout ça.
Touchée en pleine épaule, la balle ressortit de l’autre côté. Je réussis a partir malgré le sang que je perdais en quantité, certaine de ne pas m’en sortir aussi bien que les autres fois. Mais contre toute attente, ma plaie se résorba, cicatrisa à une vitesse hallucinante sous mes yeux ébahis. Je ne comprenais plus rien. J’appris bien plus tard que je faisais partie du « phénomène mutant ». Un titre bien accrocheur n’est-ce pas ?

« Quand on se retrouve seule, avec nous même, et qu’on fait le point sur ce qu’on a, qu’on se rend compte qu’il ne nous reste rien… Que faisons nous ? »

Tout ça passa très vite. La guerre se termina en 1945 et les choses reprirent difficilement leur cours. J’avais perdu dans cette guerre a peu près tout ce que j’avais, mais j’y avais acquis un pouvoir qui me semblait terrifiant. Je tentai plusieurs fois de mettre fin a mes jours pour voir jusqu’où cela pouvait me mener. Il s’était avéré que je ne pouvais simplement pas mourir, malgré tous mes efforts pour y parvenir.
Je remarquai aussi qu’au fur et a mesure du temps, je ne vieillissais pas. Chose qui me parut étrange au début et qu’une voisine remarqua après dix ans passés dans un même appartement. « C’est fou, en dix ans, vous n’avez pas pris une ride ». Ça m’a longtemps travaillés et j’ai décidé le surlendemain de partir pour l’Amérique. Mon arrivé là-bas fut des plus banales, je m’installai en Arizona. J’appris a me défendre, prenant des cours de karaté, judo et catch (un sport très amusant) et j’acquis une souplesse peu commune.
Je peux a présent me défendre contre n’importe qui, sans prendre le risque de trop me blesser, bien que de toute façon, je ne puisse pas mourir. J’emménageai ainsi a Las Vegas, Los Angeles, Dallas, Washington et Chicago en changeant d'identité à chaque fois pour finir mon voyage a New York, au jour d’aujourd’hui pour y vivre, avec le pseudonyme d'Emilie Quinn…
Les mutants ont, de part le temps, pris beaucoup plus d’ampleur, mais ça ne m’a jamais permis de vivre mieux…